Grossesse à risque signifie que soit la mère, soit l’enfant souffre d’une pathologie qui rend la situation plus délicate. L’éventuelle survenue de complications médicales doit être surveillée plus étroitement et plus fréquemment par l’équipe médicale en charge du suivi de la grossesse. Il faut cependant distinguer une grossesse à risque potentiel d’une grossesse à risque avéré. La prise en charge s’effectuera de manière adaptée dans chaque cas.
Facteurs de risques
Les facteurs de risques pour la grossesse sont variés. Ça peut être lié à l’âge de la maman, au fait qu’il ait une grossesse multiple (jumeaux, triplés…), à des antécédents de santé comme une hypertension chronique, un diabète, une anomalie des voies génitales… Un risque existe aussi lorsque la maman a été exposée à des agents tératogènes, l’alcool, le tabac, les drogues ou certains médicaments. Ce qui peut entraîner des malformations fœtales.
Ces grossesses nécessitent dès le début de la grossesse un suivi particulièrement régulier et attentif pour éviter les complications. Le dépistage de certaines maladies ou d’anomalies génétiques est proposé par l’équipe soignante si les facteurs de risques l’indiquent. Si vous êtes à risque avéré, l’équipe soignante peut vous orienter vers un service spécialisé comme les MIC : Maternal Intensive Care ou Unités de grossesse à haut risque.
Infections durant la grossesse
La future maman peut, dans certains cas, contracter certaines infections pouvant perturber le bon déroulement de la grossesse, ainsi que le développement du fœtus.
En voici quelques-unes qui nécessitent un suivi attentif et assidu :
- La toxoplasmose peut causer des malformations aux yeux et au cerveau du fœtus.
- Le cytomégalovirus (CMV) peut entraîner des retards psychomoteurs, des troubles de la vue et de l’ouïe.
- La rubéole peut entraîner des malformations du cœur, du cerveau et des troubles de la vue et de l’ouïe.
- L’hépatite B se transmet au fœtus. Il doit donc être vacciné dès sa naissance pour éviter l’apparition d’une insuffisance hépatique (foie).
- L’herpès simplex qui se transmet lors de l’accouchement, peut provoquer des lésions cutanées, oculaires, des dommages au système nerveux central et à d’autres organes du bébé.
Sécurité et santé durant la grossesse
En règle générale, un employeur est tenu d’effectuer une analyse des risques pour tous les membres de son personnel, en collaboration avec le médecin du travail. Et davantage encore si une des employées est enceinte. Certains produits, procédés et conditions de travail peuvent être dommageables pour la santé de la future maman et de son enfant. Dans ces cas-là, l’écartement est rigueur.
Grossesses précoces et tardives
Grossesses précoces
Les futures mamans adolescentes, du fait de leur grossesse précoce, courent un risque plus important de prééclampsie (hypertension artérielle et apparition de protéines dans les urines) ou d’accouchement prématuré. Leur bébé peut également souffrir d’un dysfonctionnement des globules rouges, provoquant une diminution du flux d’oxygène vers les organes. Il aura alors un faible poids et/ou de l’anémie (faible nombre de globules rouges). Des risques non négligeables pouvant notamment s’expliquer par le contexte socio-culturel. Une adolescente peut découvrir plus tardivement sa grossesse ou souhaite la cacher à son entourage ; ce qui entraîne un suivi insuffisant ou tardif.
Un suivi précoce et régulier de la grossesse est donc nécessaire. Le choix d’un.e soignant.e en qui l’on a confiance est aussi prépondérant, d’autant plus si la grossesse n’a pas été souhaitée. Un suivi psychologique peut aussi être proposé par la maternité ou par un.e psychologue indépendant.e de l’hôpital.
Grossesses tardives
Après l’âge de 40 ans, les probabilités d’une grossesse à risque augmentent. L’affection la plus répandue est le diabète gestationnel (ou diabète de grossesse) chez la future maman. Certaines autres anomalies génétiques comme la trisomie 21 ou des troubles du développement peuvent aussi affecter le bébé. Là encore, les soignants disposent de nombreux outils de dépistage et de contrôle des paramètres de la maman et de son enfant : échographies, prises de sang, amniocentèse (prélèvement du liquide amniotique), etc.
Prise en charge d’une anomalie fœtale
Lorsqu’une anomalie fœtale est diagnostiquée, les futurs parents sont entourés par une équipe pluridisciplinaire : médecin spécialiste en échographies, biologiste, généticien, chirurgien néonatal, psychologue… Une prise en charge psychologique est associée au suivi médical pour surmonter l’épreuve difficile de cette annonce, ses conséquences et parfois une interruption médicale de la grossesse.
Grossesses multiples
Les grossesses multiples, gémellaires (jumeaux), triplés, ou plus, sont considérées à risque parce qu’elles nécessitent un suivi plus intensif. Les apports de la maman sont sollicités plus fortement que lors d’une grossesse unique. Les complications sont aussi un peu plus fréquentes : accouchement prématuré, anémie, hypertension artérielle, surcharge pondérale…
Les mamans qui attendent plusieurs fœtus sont encouragées à privilégier le repos, arrêter le travail plus tôt et s’alimenter sans excès. L’équipe soignante peut se renforcer d’un.e diététicien.ne pour contribuer à une prise de poids dans les normes recommandées (3 à 4 kilos supplémentaires par rapport à une grossesse unique).