Le 12 octobre dernier, autant la Ligue des Familles que certains politiques (par exemple : Catherine Fonck, cheffe de groupe des Engagés à la Chambre) ont vivement critiqué la décision du gouvernement fédéral de limiter le crédit-temps. Il s’agit du système permettant de suspendre temporairement sa carrière sans devoir mettre fin à son contrat de travail pour s’occuper d’un enfant, d’un parent malade, d’un jeune de moins de 21 ans en situation de handicap ou d’une personne en soins palliatifs.
Ce qui était précédemment octroyé
Le crédit-temps permet de suspendre ou réduire les prestations pour l’une des raisons prévues par la réglementation, et notamment pour les parents concernés par la maladie d’un enfant :
- S’occuper d’un enfant de moins de 8 ans (plus que 5 ans actuellement)
- Prodiguer des soins palliatifs
- S’occuper de son enfant mineur qui est gravement malade
- Octroyer des soins à son enfant handicapé de moins de 21 ans
Les 51 mois autrefois octroyés passeront à 48 mois ; autrement dit, les parents perdront 3 mois. Concernant les fonctionnaires, l’« harmonisation » entre le crédit-temps et l’interruption de carrière se fera à la baisse ; ils ont droit actuellement à 60 mois d’interruption de carrière et n’auraient plus droit à l’avenir qu’à 48 mois de crédit-temps (12 mois de moins donc).
À savoir : il faut dans tous les cas correspondre aux conditions d’accès auprès de l’employer et à celles relatives à l’octroi d’allocations d’interruption pour pouvoir bénéficier d’un revenu de remplacement mensuel durant la période de crédit-temps.
La Ligue des Familles en colère
Dans un communiqué de presse, la Ligue des Familles a exprimé l’injustice de cette mesure et appelle les parents à se mobiliser pour faire inverser la tendance. Pour l’association, « ces mesures se traduisent par plusieurs dizaines de millions d’économies sur le dos des familles. Les parents, au contraire, attendaient un renforcement de ces congés, très mal rémunérés, en particulier dans le contexte actuel. Ces mesurent envoient un terrible signal selon lequel les familles n’ont pas de difficultés à concilier leur vie privée avec leur vie professionnelle ; comme si les dispositifs existants, pouvaient être réduits sans dommages. Ce n’est pas le cas. Ces mesures porteraient gravement atteinte à la conciliation entre travail et vie de famille, qui est pourtant l’un des principaux enjeux auxquels les familles font face. »
Des conséquences importantes, surtout pour les mères
Selon Catherine Fonck, qui s’est exprimée au micro de RTL Info, les conséquences sont importantes pour les parents, et principalement pour les mères. « Quand vous avez une femme, car ce sont souvent les femmes qui doivent s’arrêter de travailler parce qu’il y a un enfant malade, un enfant handicapé ou un enfant avec des difficultés majeures, c’est ce à quoi sert ce crédit-temps. Il est ici raboté avec des conditions avec des conditions qui sont durcies pour pouvoir y avoir accès. Cela donne des drames humains et cela pousse même parfois les femmes en dehors du travail. Est-ce que vous pensez que pour avoir une allocation de 517 euros, ces femmes choisissent l’allocation plutôt que d’aller travailler ? Non, c’est parce qu’elles n’ont pas le choix. Et donc j’ai vraiment appelé le gouvernement sur cette mesure à revoir sa position et j’ose espérer que la majorité fera un geste. Ce ne sont pas beaucoup de millions d’euros, je pense qu’il y a moyen de les trouver autrement. C’est une économie qui se fait sur les familles », conclut-elle.