Plus de 23.000 filles et femmes ayant subi une mutilation génitale vivent en Belgique. Nombre d’entre elles sont mamans ou futures mamans. Une campagne nationale vient d’être lancée et le Ministre Frank Vandenbroucke prépare une circulaire rappelant aux hôpitaux l’obligation d’inscrire systématiquement les mutilations génitales dans le dossier médical du patient.
À l’occasion de la journée internationale de tolérance zéro envers les mutilations génitales féminines, le GAMS Belgique lance une campagne nationale (“C’est ma vie”) pour mieux faire connaitre les deux centres multidisciplinaires spécialisés du pays et inviter les victimes de MGF à en franchir la porte. Le ministre des Affaires Sociales et de la Santé publique tape sur le clou et prépare une circulaire.
Deux centres multidisciplinaires spécialisés dans les mutilations génitales
Pour venir en aide à ces femmes, deux centres multidisciplinaires hospitaliers ont été créés dans le pays. Situés au CHU Saint-Pierre à Bruxelles (le centre CeMAViE) et à l’UZGent (Vrouwenkliniek), ils accompagnent de manière holistique les femmes et filles ayant subi une mutilation génitale féminine : soins médicaux, chirurgicaux, sexologiques et psychologiques. Ces soins sont entièrement remboursés par la mutuelle, y compris la reconstruction du clitoris. Les deux centres accrédités sont financés par le biais de l’INAMI.
De nouveaux outils de sensibilisation
Plusieurs outils de sensibilisation peuvent être partagés :
- Une vidéo qui présente les soins multidisciplinaires à CeMAViE, CHU Saint-Pierre
- Une vidéo qui présente les soins multidisciplinaires à la Vrouwenkliniek, UZ Gent
- Une animation multilingue
→ Vous pouvez commander les affiches et les brochures chez info@gams.be. Merci de spécifier votre adresse et le nombre d’affiches et de brochures de chaque centre multidisciplinaire accrédité que vous souhaitez et précisez dans quelle langue. L’envoi est gratuit.
Une circulaire va être adressée aux hôpitaux
Depuis 2018, une proposition de loi introduite par la députée CD&V Els Van Hoof oblige les hôpitaux à inscrire les mutilations génitales dans le dossier hospitalier du patient. En 2021, le ministre des Affaires sociales et de la Santé publique Frank Vandenbroucke (Vooruit) a indiqué que l’opérationnalisation du projet de loi serait inscrite dans le plan d’action du gouvernement pour 2022-2024. Mais rien ne semblait réellement concret jusqu’à ce que Els Van Hoof adresse une demande écrite au ministre pour savoir où il en était avec les décrets d’application. Frank Vandenbroucke (Vooruit) a ainsi répondu qu’il prépare une circulaire rappelant aux hôpitaux l’obligation d’inscrire systématiquement les mutilations génitales dans le dossier médical du patient. L’enregistrement des mutilations génitales féminines dans le Résumé Hospitalier Minimum (RHM) est important car il permet au gouvernement de compiler des statistiques pouvant être utilisées à des fins de santé publique telles que des études de prévalence.
« Les mutilations génitales nous concernent aussi. Même ici, les chiffres sont alarmants. De nombreuses filles et femmes souffrent de conséquences non seulement physiques mais aussi psychologiques. Il est essentiel que les prestataires de soins de santé reconnaissent le problème et, surtout, y répondent de manière appropriée. L’orientation vers l’un de nos deux centres accrédités que nous finançons par le biais de l’INAMI est également nécessaire pour que les jeunes filles et les femmes puissent être accompagnées de façon appropriée », a déclaré le Ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke.