Pour pallier le manque (toujours) criant de places dans les milieux d’accueils, la Ligue des familles a établi une cartographie des crèches et accueillantes, subventionnées ou non, situées dans les communes de la Fédération Wallonie-Bruxelles. La Ligue encourage par ailleurs les (futurs) parents à interpeller les politiques de la petite enfance.
Malgré l’appel à projets lancé lors du Plan Cigogne de 2022 – effectif pour 2026, bon nombre de nouveaux parents se retrouvent tout de même démunis et sans crèche pour accueillir leur(s) bambin(s). En plus de leur venir en aide par la cartographie de toutes les crèches disponibles, la Ligue des familles propose aux (futurs) parents d’interpeller leurs élus par un formulaire disponible sur leur site.
Une cartographie pour plus de transparence
Grâce aux chiffres récoltés par l’ONE, la Ligue des familles propose, sur son site, une carte interactive qui permet aux (futurs) parents à la recherche d’un milieu d’accueil, de se rendre compte de la réalité et des places limitées des milieux d’accueil situés dans certaines communes de Bruxelles et en Wallonie. « L’idée n’est pas de pointer du doigt une commune. Car il peut exister plusieurs raisons à cette situation et notamment le fait que beaucoup de communes réclament la création de places de longue date sans recevoir en retour les subsides de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour les créer. Mais cela permet d’offrir une première information aux parents et leur permettre de comprendre pourquoi ils ont tant de mal à trouver une solution pour la garde de leur enfant», déclare Damien Kremer, porte-parole de la Ligue des familles pour le journal Le Soir.
Moins de places, plus de stress
Après avoir mis au monde son petit être cher, rien n’est plus compliqué que de devoir (encore) se mettre à la recherche d’une place dans un milieu d’accueil et, cela n’est pas près de s’améliorer. “C’est déjà stressant, les miens sont nés deux mois trop tôt, donc on était en néonat. Tout des problèmes de santé, c’est très stressant, et en plus on nous rajoute ça donc, c’est-à-dire que dès qu’ils sont nés, j’étais à la maternité et j’ai appelé toutes les crèches pour dire “voilà ils sont nés, est-ce que vous avez de la place ? C’est très stressant et c’est très oppressant aussi. On n’a pas envie de penser à ça quand on vient d’accoucher.”, déclare Anne-Sophie à la Ligue des familles.
Damien Kremer, porte-parole de la Ligue des familles, renchérit, toujours au journal Le Soir : « En quatre ans, on a perdu 770 places d’accueil et on sait déjà que la création des 5200 places annoncée pour les prochaines années ne suffira pas. Il en faudrait au moins 10.000 de plus. L’idéal à atteindre serait de 50 places d’accueil pour 100 enfants, on en est loin. »
Les parents doivent trouver des alternatives
Suite aux différents congés possibles après la naissance de l’enfant (Travail et être parent – Born in Brussels), le temps est venu de reprendre le travail. Une nouvelle organisation se met en place au sein du cocon familial, mais il n’y a toujours pas de places disponibles dans les quelques crèches sélectionnées. C’est malheureusement une situation similaire à beaucoup de ménages résidant en Belgique. Deux mamans ont partagé leur ressenti à la Ligue des familles (extraits) :
Marie : “J’ai dû appeler plus de cinquante crèches pour avoir des retours de possibilités en août 2024 alors que ma fille est née en avril 2023. Pratiquement, j’ai des parents qui travaillent, ma maman travaille toujours. La maman de mon conjoint est plus âgée donc elle ne saurait pas s’occuper d’un poupon. On habite plutôt loin, à 45-50 min de nos familles. Nos amis sont tous des personne actives. Donc comment on fait ? On a eu une chance d’avoir finalement une place dans une crèche mais c’est très stressant et je me met à la place des autres qui n’ont pas encore de crèche. “
Anne-Sophie, maman de deux garçons: “C’était la panique et ce qu’on a fait c’est qu’on a mis un mot sur Facebook en disant “recherche une place en crèche ou une accueillante pour nos deux petits garçons. On a trouvé une accueillante mais qui n’est pas déclarée. Au niveau organisationnel, mes enfants ne vont pas le mercredi car la puéricultrice n’est pas là. On est obligé de fonctionner avec ma maman qui vient aider et moi, je suis en télétravail. Donc j’ai la chance que mes employeurs soient OK pour que je reste en télétravail. Pour ma maman, deux enfants seule c’est compliqué et c’est difficile de trouver quelqu’un en plus pour aider.”
Texte : Samuel Walheer
Pour visualiser les témoignages complets des deux mamans interviewées par la Ligue des familles
→ Pas de place pour le manque de places – YouTube