C’est officiel, dès septembre 2024, tous les hôpitaux bruxellois devront intégrer un gîte de naissance au sein de leur maternité. Si cela n’est pas faisable, certains de leurs espaces devront toutefois rester disponible aux des sages-femmes indépendantes et médecins généralistes pour accueillir ce type d’accouchement. L’idée est simple : permettre aux femmes enceintes d’accoucher de manière naturelle, se sentir comme à la maison tout en conservant la possibilité d’une médicalisation.
Bien que la pratique d’un accouchement avec l’aide du gynécologue et du personnel médical soit la norme, le gîte de naissance offre aux futures mamans une alternative dans l’accompagnement de leur grossesse. Cette nouvelle approche, qui tendra à se généraliser dans les mois à venir, permettra aux patientes réticentes face au cadre classique d’un hôpital de se sentir plus en sécurité avec les soins délivrés.
Les caractéristiques d’un gîte de naissance
À Bruxelles, il n’existe à ce jour qu’un seul gîte de naissance appelé Le Cocon. Ce dernier permet aux futures mamans désireuses d’un accouchement qui se réaliserait “comme à la maison”. Pour mieux comprendre ce qu’est un gîte de naissance, Hannah Dukat, sage-femme au Cocon explique pour le journal rtbf : “Cela ressemble à une chambre traditionnelle car tout le matériel médical est caché pour paraître comme à la maison, sans objets qui pourraient amener de la peur et du stress. Il n’y a pas non plus d’horloge, on quitte le temps habituel et cette dernière précise tout de m^me que “ces salles de naissance ont tout le matériel nécessaire pour accompagner une naissance physiologique et pour agir en cas d’urgence.” Ainsi, l’environnement n’a plus grand chose à voir avec une chambre classique d’accouchement en hôpital, car elle dispose d’un confort supplémentaire pour que la maman et le futur bébé s’y sentent bien : un lit spacieux, des lumières adaptées, une baignoire ou encore des décorations murales.
Donner le choix aux futures mamans
En Belgique, pour une femme, du désir d’avoir un enfant, en passant par le bien-être durant la grossesse jusqu’à l’accouchement, les soins de santé sont accessibles et ce, quelque soit la situation familiale. À cela s’ajoute la réforme qui proposera à la future maman d’avoir le choix quant au cadre pour la naissance de son enfant. En outre, la récente mesure coûterait moins cher à la sécurité sociale comparé au modèle médical classique. L’argent ainsi libéré pourrait être consacré aux femmes qui en auront plus besoin. À cela, Aline Schoentjes, sage-femme chez Amalia, ajoute pour la Rtbf : “Quand je lis les chiffres de notre étude belge, qui est dans la lignée de ce qui se fait à l’international, j’ai quand même l’impression que les femmes sont bien faites, globalement, et qu’il faudrait plutôt se poser la question de savoir si ce n’est pas le lieu où accouchent les femmes qui interfère avec des processus physiologiques complexes. Et que si on peut créer un cadre où les femmes à bas risques peuvent déployer toute leur puissance et leurs compétences, leur éviter toutes ces interventions, c’est bien dans les maisons et les gîtes de naissance, ou chez elles.”
“C’est l’envers de la médaille d’un métier assez fabuleux“
Pour une femme enceinte, un bon suivi de grossesse passe forcément par le choix d’un gynécologue. Arrivé à terme, l’accompagnement par l’une ou l’autre sage-femmes se fait au sein de l’hôpital de manière aléatoire mais il peut également être un choix lorsque l’on fait appel à une sage-femme indépendante. Cette possibilité se fait souvent dans le cadre d’un gîte de naissance. Par ailleurs, le métier de sage-femme, pourtant indispensable, peine à se faire reconnaître à l’instar d’autres métiers du secteur médical. Car, en effet, comme le souligne à nouveau Aline Schoentjes : “C’est l’envers de la médaille d’un métier assez fabuleux. Et il ne reste qu’à offrir des vraies perspectives aux sages-femmes aussi, pour qu’elles puissent accompagner les femmes là où ce sera le mieux pour elles, là où elles le choisissent.”
Texte : Samuel Walheer