Coup d’œil sur la fécondité : les belges font moins d’enfants qu’il y a 10 ans

7 mars 2024

Au vu du taux de fécondité en diminution depuis plus de dix ans, le ” Bureau Fédéral du Plan ” vient d’annoncer, dans l’une de ses dernières publications, qu’il revoit à la baisse son hypothèse dans ses projections démographiques. La chute de fécondité en Belgique – de 1,86 enfant par femme en 2008 à 1,52 en 2022 -, s’explique notamment par un report des naissances en période de crises, ainsi que par un souhait des couples à vouloir faire moins d’enfants.


Alors qu’en Belgique le nombre de naissances ne faisait qu’augmenter depuis les années 2000, neuf ans plus tard, celui-ci a considérablement diminué dans la plupart des pays industrialisés. Depuis lors, cette tendance à la baisse perdure. Les raisons sont multiples et l’une d’entre elles concerne le nombre de naissances qui dépendrait de deux facteurs : le nombre de femmes en âge d’avoir des enfants et le nombre moyen d’enfants par femme, relatif au taux de fécondité.

Une chute qui s’explique…

Depuis la crise financière de 2009, le nombre de naissances a en effet diminué car les plus jeunes couples ont tendance à retarder leur projet bébé. Ceci au vu d’un marché du travail plus complexe – hausse du chômage, moins de contrats à durée indéterminée – ou encore à cause d’un accès plus difficile au logement. Et même avant la pandémie du COVID19, les experts relevaient déjà que la fécondité n’augmentait pas, malgré des indicateurs économiques pourtant favorables. Cette actuelle régression a incité les démographes à rechercher d’autres explications. Selon eux, l’évolution de notre société et les grands défis qui l’encadrent jouent non seulement sur l’âge à la maternité, mais aussi sur le nombre d’enfants désirés par les couples.

→ Pour voir la publication complète du BFP → Bureau fédéral du Plan – Article – Révision à la baisse de l’hypothèse de fécondité à long terme

Et pour le futur alors ?

Pour l’ensemble de la Belgique, les experts projettent un niveau moyen de 1,6 enfant par femme en 2070. Ce niveau serait inférieur à celui observé fin des années 2000 (1,86 en 2010), mais supérieur à celui actuellement observé (1,52). Les experts justifient ce taux, ne s’approchant pas plus de 2, pour les raisons suivantes :

  • Des difficultés à combiner vie professionnelle et familiale ;
  • L’augmentation des incertitudes et insécurités aux niveaux individuel et mondial ;
  • L’instabilité au niveau des relations de couple et de la carrière professionnelle ;
  • Le coût du logement.

Le modèle “ReNaissance”

Cette timide reprise de la fécondité dans les prochaines années est confirmée par les projections faites par “ReNaissance”, un modèle de probabilité développé par le BFP, le Centre for Population et Family & Health. Ces chiffres semblent être la conséquence d’une tendance à la baisse des probabilités de donner naissance à un enfant chez les femmes de moins de 30 ans. Chez les femmes de 30 à 40 ans, les probabilités de donner naissance restent stables, voire augmentent (en particulier chez les femmes de ce groupe d’âge qui n’ont pas encore d’enfants). D’après les résultats de ce modèle, le nombre moyen d’enfants par femme atteindrait 1,62 vers 2035.

Pour en savoir plus sur le BFP

Créé en 1959, le “Bureau Fédéral du Plan” est un institut public indépendant de prévision, de recherche et d’analyse des politiques publiques. Sa mission première est d’offrir une aide à la décision et son expertise est mise à la disposition du gouvernement, du Parlement, des interlocuteurs sociaux ainsi que des institutions nationales et internationales. Il réalise des études et des prévisions sur des questions de politique économique, sociale, environnementale et examine leur intégration dans une perspective de développement durable.

 

Samuel Walheer