Publié tous les deux ans, le “baromètre des parents” est un outil précieux réalisé par La Ligue des familles et partagé en collaboration avec des médias nationaux dont Le Soir et la Rtbf. L’objectif de ce bisannuel est à la fois d’informer les pouvoirs publics de la détresse de beaucoup (trop) de familles belges et également de récolter leurs demandes au vu des prochaines élections. Un manque cruel de places en crèche, une précarité des foyers à bas revenus, une demande de congé de paternité égal au congé de maternité ou encore une difficulté financière pour les parents séparés. Ce sont là quelques-uns des sujets abordés dans ce baromètre socio-économique et qui montrent une réelle souffrance de certains parents.
Cela fait presque dix ans que le baromètre des parents de la Ligue des familles existe. Et depuis 2015, pas d’améliorations probantes dans le quotidien d’un grand nombre de parents toujours confrontés à de nouvelles difficultés. C’est dans un climat instable, et au vu des prochaines élections, qu’une partie de notre population tente, tant bien que mal, de joindre les deux bouts. Dans l’espoir d’un avenir meilleur, des mesures urgentes sont requises pour améliorer le quotidien des parents et pour l’avenir de leurs enfants.
L’enfant, au cœur des préoccupations
D’un côté, il y a ceux qui disent qu’ “un enfant, ça coûte trop cher !”, de l’autre côté, les plus positifs affirment que “ce n’est que du bonheur !” Une chose est sûre, l’enfant n’est même pas encore sorti du ventre de sa maman qu’il est déjà au centre des préoccupations. Il grandit et cela amène son lot de difficultés. La principale : assurer les soins de santé. D’après les chiffres du baromètre, 27 % des parents ont déjà rencontré des difficultés à payer une consultation médicale ou des médicaments pour un enfant et 50 % d’entre eux ne trouvent pas de rendez-vous médical pour un enfant dans un délai raisonnable. Ce constat pose encore une fois la question de l’accessibilité inégalitaire aux soins de santé pour tous. Autre aspect du baromètre de La ligue : les coûts liés à la scolarité, qui s’avèrent causer le plus de difficultés aux familles. “En premier lieu, le coût des voyages scolaires que plus de 4 familles sur 10 peinent à payer, suivi par le coût du matériel informatique (37%). Tous frais confondus, à peine 1/3 des familles n’ont jamais été mises en difficulté par le coût de l’école.” Sur l’ensemble des familles ayant répondu au sondage– ce qui représente 1.001 adultes de 18 ans et plus, vivant au moins à temps partiel avec au moins un enfant ou bel-enfant de 0 à 25 ans, résidant en Wallonie ou à Bruxelles –, 49% d’entre elles ne se sentent pas en mesure de payer leurs études supérieures ou d’épargner dans cette perspective. Ces chiffres extraits du baromètre montrent que la moitié des familles n’ont pas les moyens de prévenir l’avenir de leurs enfants.
« 61% des parents ont du mal à trouver une place en crèche »
L’équipe de Born in Brussels écrivait justement, en novembre 2023, un article intitulé Manque de places en crèche : la Ligue des familles crée une cartographie en soutien aux (futurs) parents. Depuis lors, la situation ne s’est guère améliorée dans cette quête d’une miraculeuse place en crèche pour son enfant. D’après les chiffres du baromètre, 23% des parents doivent diminuer ou arrêter leur travail faute de place en crèche. Pire encore puisque face à ce manquement et malgré des parents prévoyants, un tiers de ceux-ci n’obtiennent jamais de place pour leur enfant, qui plus est au moment où ils en ont le plus besoin. Et bien souvent, les parents n’ont d’autres choix que de réduire leur temps de travail, voire d’arrêter leur activité professionnelle pour garder leur enfant. La difficulté est semblable lorsqu’un enfant tombe malade. Toujours d’après les chiffres délivrés par Service Études et Action politique de la Ligue des familles, 62% des parents peinent à trouver une solution de garde d’enfant malade. Pour cause, le métier semble être continuellement en perdition.
Concilier travail et vie de famille, est-ce possible ?
Face au coût de la vie, aux obligations professionnelles, aux tâches ménagères, à la prise en charge de sa famille (et qui plus est de son enfant)… les parents figurent comme des super-héros des temps modernes. Pour beaucoup d’entre-eux, bien que l’activité professionnelle figure comme un moyen indispensable pour subvenir aux besoins de leur famille, cela n’est pas toujours aisé de s’y retrouver. En effet, d’après les chiffres relevés par l’institut de sondage Dedicated, 62% des parents n’ont pas assez de temps pour s’occuper de leurs enfants ou simplement de les suivre dans leur scolarité. De plus, 44% des parents n’ont que 20 jours légaux de congé par an (58% des parents à bas revenus) ; ce qui ajoute une éventuelle frustration supplémentaire de ne pas pouvoir suffisamment profiter de la vie avec ses enfants. Arriver à l’heure à l’école/la crèche tout en respectant leurs horaires de travail (cela représente 55%) est encore une difficulté majeure. Difficile également, pour 50% des parents (64% pour ceux ayant un enfant en crèche), de pouvoir travailler à temps plein. Enfin, 76% des parents trouvent qu’il est indispensable d’accorder aux pères la même durée du congé que celui des mères (15 semaines) ; 81% de ces parents ont un enfant âgé entre 0 et 3 ans.
→ Pour consulter l’intégralité du baromètre des parents 2024
Samuel Walheer