Depuis près de 20 ans, yapaka attire l’attention sur le danger de prendre appui sur le « syndrome d’aliénation parentale » comme clé de lecture des situations familiales dans des contextes qui éloignent un enfant de l’un de ses parents. Car, fermer l’accès d’un enfant à l’un de ses parents est préjudiciable à l’enfant. Pour grandir, il a besoin d’une référence à ses deux parents. Et il revient parfois au professionnel de ramener à l’enfant la réalité de son autre parent absent, ignoré ou rejeté. Sur base des arguments mis en avant à l’époque, ce webinaire nous interroge sur la nécessité de délaisser la notion d’aliénation parentale pour renouer avec la complexité des situations de séparations familiales dans un contexte de conflit ou de violence. Pour que cela soit concret, Anne-Catherine Rasson permettra une compréhension argumentée des questions et des difficultés en jeu autour de l’aliénation parentale.

Quand ? Jeudi 20 juin de 13h à 14h

Où ? En ligne

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Programme 

Docteure en droit, Anne-Catherine Rasson vient de mener une recherche avec une équipe de juristes de l’Université de Namur, composée de Géraldine Mathieu (promotrice), de Pauline Mailleux et Marie Goffaux (co-chercheuses), et avec Dan Kaminiski (méthodologie), Professeur à l’UCLouvain, intitulée « L’aliénation parentale. Étude du concept et des pratiques en Belgique francophone »(link is external)
Sous ce lien, la synthèse(link is external) de cette recherche pose le contexte de la recherche qui ne fera pas l’objet de cette conférence, non plus la méthodologie détaillée dans le rapport.

A partir d’une lecture éclairée de l’aliénation parentale et des tensions en présence, Anne-Catherine Rasson développera les problématiques sous-jacentes à son usage et proposera des pistes pour dépasser cette notion en vue de se recentrer sur les problématiques essentielles.

Nous traverserons ainsi ensemble des questions telles que :

• Comment comprendre cette notion, qui instrumentalise la situation, invisibilise les conditions et les enjeux et empêche de se saisir de l’essentiel ?
• Comment appréhender la rupture de lien de l’enfant à un des parents dans un contexte à haut conflit familial ou dans un contexte de violence, qui doivent être soigneusement distingués ? Dans ce contexte, comment articuler au mieux le droit à la protection de l’enfant avec son droit à la vie familiale qui implique d’être élevé par ses deux parents ?
• Comment saisir les enjeux relationnels en présence, une dynamique familiale de conflits à égalité ou d’un lien coercitif et violent, qui n’engagent pas la voie à une même prise en charge ?
• Quelles sont les pistes à engager pour soutenir la complexité à l’œuvre et la singularité de chaque situation ?
• Comment  remettre l’enfant au centre du processus de décision et d’accompagnement dans un contexte où silencer sa parole est une double violence à son égard ?
• Au-delà d’une lecture instrumentale et d’un étiquetage de la situation à travers l’estampille de l’aliénation parentale, comment renouer avec une approche qui envisage toute la complexité de la situation et qui allie champ judicaire et champ psycho-social ?
• Comment remettre l’enfant au centre en tant que sujet de droits, repenser la question complexe du lien et de la continuité nécessaires à l’enfant pour grandir, mesurer notre responsabilité en tant que professionnel à y contribuer, remobiliser les décideurs politiques et responsables institutionnels autour de la justice familiale, etc., dès lors qu’il s’agit de pistes intéressantes pour un plus grand respect des personnes concernées et une meilleure protection de leurs droits fondamentaux ?