Au travers de son premier ouvrage intitulé “Père au foyer, comment la parentalité positive a changé ma vie ?”, Samuel Clot nous dévoile les coulisses de sa paternité. En toute transparence, l’auteur raconte son parcours et la manière dont il est passé d’ancien étudiant en médecine à parent d’un jeune Gaspard, puis militant et “influenceur” très actif sur les réseaux sociaux. Le tout autour d’une réflexion basée sur un modèle éducatif en vogue appelé la parentalité positive. Une lecture très enrichissante qui apportera certainement quelques éclairages aux personnes souhaitant s’embarquer dans l’aventure parentale. Born in Brussels l’a lu pour vous.
“J’ai décidé de partager ce chemin de vie de père au foyer sur les réseaux sociaux, dans l’espoir d’inspirer, de montrer une autre voie, de faire valoir cette autre parentalité, une paternité différente aussi et avec l’idée que cette goutte d’eau pourrait ruisseler et entraîner d’autres à faire de même. L’idée n’étant pas de dire ‘vous devez faire comme moi’, mais plutôt de suggérer des pistes de réflexion autour des questions de parentalité positive, de masculinité et de vie de couple.” Extrait de “Père au foyer”, de Samuel Clot.
Quelques mots sur le livre
C’est l’histoire d’un jeune papa qui, grâce à sa passion pour les sciences humaines et sociales et sa relation fusionnelle avec sa compagne Léa, nous partage son expérience autour de la naissance de son fils prénommé Gaspard. La parentalité, ça transforme un être. Et ce n’est pas Samuel Clot qui nous dira le contraire ; lui qui est passé d’étudiant en médecine à jeune papa au foyer durant 3 ans. Cela lui a permis, entre autres, de voir son fils grandir et aussi de développer ses différentes réflexions autour, notamment, de la parentalité positive. Devenu très engagé, l’auteur défend une société dans laquelle l’enfant est placé en plein cœur et où l’éducation dite traditionnelle est remplacée par une éducation en toute bienveillance. Voici un extrait provenant des premières pages du livre : “Moi je me dis ça va, on a 6 à 12 mois avant que Léa tombe enceinte, ça nous laisse le temps de nous organiser. Sauf que deux semaines plus tard, un dimanche matin, Léa me réveille avec une petite surprise : un test de grossesse positif. Je me souviendrai toute ma vie de chaque détail de cette journée si particulière. Son souvenir a une saveur de “premier jour du reste de ma vie”. J’ai l’impression que ce jour-là, je suis passé dans un autre monde, d’un coup, comme ça, tout simplement parce que j’ai dû me rendre à l’évidence ; je vais être papa.”
J’avais prévu d’élever mes enfants comme mes parents m’ont élevé : c’est plus simple de ne pas se poser de question, non ? (…) En revanche, ils étaient clairement dans un modèle éducatif que j’appelle le modèle “traditionnel”, construit sur une relation de domination de l’adulte sur l’enfant qui fixe des règles et qui les fait respecter par la menace et la punition.
La parentalité positive selon Samuel Clot
Même si certains voudraient nous le faire croire, on ne naît pas parent, on le devient. Et comme le dit si bien Samuel Clot, “la parentalité est une réelle épreuve, un changement de vie”. Dans ce processus de nouveau parent, l’apprentissage par l’acquisition de compétences semble de mise. Les manières d’éduquer un enfant sont nombreuses. Dans “Père au foyer”, l’auteur nous partage sa vision personnelle de ce qu’il appelle l’éducation positive – en opposition à l’éducation dite traditionnelle – qu’il subdivise sous forme de trois piliers. Il y a tout d’abord un premier pilier qui est la connaissance du rythme et des besoins de son enfant. Par cet aspect, Samuel Clot explique qu’en tant que nouveau parent, il est important de s’intéresser aux différents stades de développement de son enfant. Ainsi, cela permet de mettre en place un environnement propice et sécurisant à l’expérimentation de ce dernier afin qu’il se sente accompagné et aimé dans son processus d’apprentissage. Le deuxième pilier n’est autre que le respect des besoins de chacun. Il s’agit ici de prendre en compte les émotions et les besoins de son enfant tout en lui laissant l’opportunité de les exprimer. Toutefois, il est également important, selon l’auteur, de conserver ses propres besoins en tant que parent et qu’ils puissent cohabiter ensemble. Le troisième et dernier pilier est la non-violence : “Si on passe par la violence physique ou psychologique, on va à la fois détériorer le lien d’attachement qui nous lie à notre enfant, mais on va aussi perturber son développement, réflexes qui seront ancrés chez lui jusqu’à sa vie d’adulte.”
“La non-violence est vraisemblablement la clé de l’éducation positive”
Pour Samuel Clot, la non-violence est vraisemblablement la clé de l’éducation positive. Et c’est certainement en devenant parent que l’on se remémore la manière dont on a soi-même été éduqué. Sur base de quel modèle ? Pour l’auteur et Léa, sa compagne, il leur a fallu choisir un modèle éducatif, le comprendre pour ensuite le développer à leur sauce. Sur base de la parentalité positive, le couple a su construire son propre projet parental et leur manière de voir l’éducation de leur fils. À cet égard, l’auteur dit à la page 38 : “Ce modèle éducatif, bien plus répandu à l’étranger qu’en France, est très mal perçu dans notre pays. Pourtant, dans l’idéal et au moins pour les 6 premières années de la vie d’un enfant, il me semble être le meilleur modèle.” Ensuite, c’est en définissant ce que l’auteur appelle les “lignes rouges” – actions que le couple s’interdit de faire avec leur enfant – qu’ils ont pu avancer dans leur quotidien, les présenter et les expliquer autour d’eux. Les lignes rouges sont les suivantes : la violence (physique ou verbale), le non-respect du corps et du consentement de leur enfant et le fonctionnement éducatif dit “traditionnel” de certaines écoles en France (qui est, selon l’auteur, à l’opposé du modèle “parentalité positive”). À la fin de son ouvrage, pour exprimer ce que peut être la parentalité positive, Samuel Clot prend l’exemple d’un documentaire tourné en Suède et réalisé par une activiste des droits de l’enfant, Marion Cuerq. Cela permet aux parents, ou plus généralement aux lecteurs, de poursuivre leur apprentissage sur le sujet et d’en apprendre davantage encore.
↓ Extrait du documentaire “Même qu’on naît imbattable” de Marion Cuerq
Samuel Walheer