La dépression post-partum touche une mère sur deux : des mamans célèbres témoignent

4 mars 2024

Longtemps considérée comme un sujet tabou, la dépression post-partum touche pourtant une maman sur deux selon les chiffres de Solidaris (Union nationale des mutualités socialistes). Au travers de sa récente étude, Solidaris souhaite faire reconnaître la maladie comme un enjeu de santé publique et de justice sociale, ainsi que d’identifier les leviers d’actions. Par la même occasion, certaines stars témoignent à leur tour pour exprimer à toutes les autres mamans leur solidarité.


Qu’on se le dise, la magie autour d’une naissance est aussi synonyme de vrai chamboulement. Et ce n’est pas la chanteuse Adele qui dira le contraire. L’effet post-partum offre aux mamans son lot de bonheur mais il peut également révéler des troubles mentaux comme l’anxiété, le stress ou encore la dépression. À cet égard, via son étude, Solidaris souhaite démontrer les enjeux liés à un nombre trop important de mamans qui se retrouvent rapidement démunies et en souffrance suite à l’arrivée de leur enfant, ainsi que l’augmentation de prise d’antidépresseurs.

Que dit l’étude ?

L’étude réalisée par Solidaris (de 2012 à 2019) analyse la consommation d’antidépresseurs de 298.022 parents ayant un enfant de moins d’un an – sans compter les 2.589 parents supplémentaires qui ont également été interrogés à l’été 2023 – et les résultats parlent d’eux-mêmes. Comparé à la population générale, le risque lié à la consommation d’antidépresseurs est relativement plus élevé chez les parents, et particulièrement auprès des mamans avec un enfant en bas-âge. En effet, elles ne sont pas moins de 54% en Wallonie à figurer comme “à risque de dépression”. À ce risque peut s’ajouter d’autres éléments d’ordre psycho-social comme la mauvaise santé du nouveau-né, une perte d’emploi, une situation de monoparentalité… ; ce qui augmenterait le taux d’exposition à la consommation d’antidépresseurs durant la période post-partum. Face à ce taux élevé, qui plus est dans le contexte sanitaire actuel qui voit de plus en plus de personnes touchées par des problèmes liés à la santé mentale, il n’en demeure pas moins que Solidaris appelle à des actions concrète pour défendre l’intérêt commun et en particulier celui des jeunes mamans.

Des mamans stars témoignent

Les célébrités aussi sont parfois mamans et elles ne passent pas entre les mailles du filet. Certaines mères stars ont décidé d’aborder le sujet de la dépression post-partum afin de le démystifier et crier haut et fort qu’il n’y a rien d’anormal à cela. Pour Audrey Fleurot héroïne de la série « HPI » : “On nous donne l’impression qu’un lien immédiat va se construire avec notre bébé. Mais pas du tout. Un bébé, c’est terriblement angoissant.” Elle poursuit, en toute honnêteté : “Si on m’avait dit plus tôt que ce n’était pas de ma faute, que c’était un coup des hormones et qu’il fallait que je prenne un traitement pour me recadrer, j’aurais perdu moins de temps.” La chanteuse Adele, quant à elle, avoue : “J’ai fait une très sévère dépression post-partum. Je me sentais maladroite et je craignais d’avoir pris la pire décision de ma vie. Et finalement, je me suis tout simplement dit que j’allais m’accorder un après-midi par semaine sans mon bébé, pour faire tout ce que je voulais.” Pour l’animatrice télé Alessandra Sublet : “Quand j’étais enceinte, tout le monde me disait que c’est le plus beau métier du monde. Ce n’est pas faux, mais c’est super dur aussi. Il faut le dire haut et fort : la maternité, c’est difficile. Et ça ne m’empêche pas d’aimer mes enfants.”

Que préconise Solidaris ?

Pour amoindrir les risques liés à la dépression post-partum, Solidaris donne quelques conseils pratiques :

  • Étendre le congé de maternité à 21 semaines.
  • Aligner le congé de naissance pour le père sur le congé de maternité.
  • Augmenter le nombre de places en crèche et leur mise à disposition sans condition.
  • Renforcer et refinancement l’aide à domicile pour les parents.
  • Développer un trajet de soins en périnatalité en mettant l’accent sur les dimensions psychosociales du post-partum.
  • Informer dès l’école, avec une généralisation de l’Education à la Vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS).
  • Diffuser, par les autorités compétentes, des campagnes d’information et de sensibilisation sur le sujet.
  • Renforcer le financement des centres de planning familial et l’accessibilité financière des soins de première ligne et investir massivement dans la santé mentale.

Texte : Samuel Walheer