Les sages-femmes appellent au déconventionnement, pour un meilleur remboursement des soins

6 mars 2025

Les sages-femmes sont en colère ! La publication d’une nouvelle convention pour la profession, approuvée le 24 février dernier, ne les satisfait pas du tout. Face à cette impasse, elles appellent à un mouvement de déconventionnement massif, qui pourrait bouleverser l’organisation actuelle des soins.

Aucune modification n’a été faite par rapport au dernier texte, qu’on avait déjà dénoncé”, regrettent les fédérations professionnelles ; l’Union professionnelle des sages-femmes belges (UPSFB) en tête.

Une convention jugée insuffisante

En effet, en 2024, les Unions professionnelles avaient déjà dénoncé la précédente convention, estimant qu’elle ne permettait pas aux sages-femmes de subvenir à leurs besoins. Pourtant, malgré les revendications, la nouvelle convention ne contient aucun changement. Et ce n’est pas faute d’avoir tapé plusieurs fois sur le clou ! Depuis plusieurs années, les sages-femmes alertent sur le sous-financement chronique de leur profession. Malgré de nombreuses actions et négociations, rien ne semble bouger. “C’est le moment d’envoyer un message fort, de se montrer solidaires, pour ensemble rendre les soins accessibles à toutes, tout en pratiquant des tarifs qui permettent de nous respecter également !”, insistent les fédérations.

Un enjeu de taille : atteindre 40 % de non-conventionnement

Les sages-femmes ont jusqu’au 26 mars pour choisir de se conventionner ou non. L’objectif affiché par les unions professionnelles est clair : atteindre un taux de non-conventionnement de 40 %. Pourquoi ce chiffre ? Actuellement, les patientes des sages-femmes non conventionnées ne sont remboursées qu’à 75 % par l’assurance maladie. En atteignant le seuil des 40 %, les soins des sages-femmes, qu’elles soient conventionnées ou non, seraient remboursés à 100 %. C’est pourquoi l’UPSFB mène une intense campagne de sensibilisation et multiplie les rencontres depuis plusieurs semaines.

Pas mal d’hôpitaux se posent la question d’autoriser les sages-femmes à se déconventionner, indique l’UPSFB. De nombreuses membres l’ont déjà fait depuis le 24 février.”

Une solidarité francophone et flamande

Traditionnellement, le secteur des sages-femmes est très largement conventionné, à 97-98 %. Mais cette fois, le mouvement prend de l’ampleur des deux côtés du pays. L’UPSFB et son homologue flamande, la Vlaamse Beroepsorganisatie van Vroedvrouwen (VBOV), avancent main dans la main. “On est sur la même longueur d’onde”, assure l’UPSFB. La VBOV a elle aussi appelé ses membres à se déconventionner.

Le verdict le 27 mars

Le 27 mars, l’INAMI procédera au comptage des sages-femmes non conventionnées. Ce résultat déterminera la suite du mouvement et son impact sur le remboursement des soins. D’ici là, la pression monte et les sages-femmes doivent faire un choix qui pourrait redéfinir l’avenir de leur profession.

Plus d’infos sur le site de l’UPSFB

 

Sofia Douieb