En Belgique, les familles monoparentales représentent près de 65.000 foyers, ce qui correspond à une famille sur quatre. Et parmi elles, une grand majorité de femmes. Pour mieux saisir les difficultés auxquelles elles sont confrontées, Arte Regards a réalisé un reportage intitulé “La maison des mères seules”. Ce dernier met aussi en avant deux associations, La maison des parents-solo et Co-fa-mon, qui œuvrent pour soutenir ces mamans-solos à Bruxelles et en Wallonie.
Au-delà d’une aide individuelle ou collective, ce que recherchent ces mamans-solos au sein des associations semble s’apparenter à du bien-être. Et c’est d’ailleurs ce que ces organismes proposent : l’un offre des cours de gymnastique sous forme de bulle d’air – leurs enfants sont durant ce temps-là pris en charge et tous partagent un bon repas après la séance de sport – et l’autre inclut les mamans-solos en tant que bénévoles au sein même de l’action collective ; ce qui s’avère leur apporter du sens dans ce qu’elles font.
Pour voir le reportage → “La maison des mères seules”
Être maman-solo, un défi du quotidien
Comme expliqué dans le documentaire, un foyer monoparental sur trois est mal-logé en Belgique. Pourtant, à l’instar de bien manger, se loger figure comme un besoin primaire et qui plus est lorsque l’on est parent. Pour Nina, maman de Léon, cela relève parfois de l’impossible : “C’est extrêmement difficile de trouver un propriétaire qui accepte un parent-solo car cela fait peur.” Heureusement pour toutes ces mamans en difficulté de logement, un concept de “collocation pour parents-solos” s’est développé dans les grandes villes en Belgique. “La collocation s’est présentée à moi comme la solution qui me permet de vivre dignement avec mon fils et malgré mes petits revenus… Avec les colocataires, on n’est pas de la même famille, on n’a pas les mêmes valeurs, mais on est des individus habitant ensemble, nous sommes solidaires… Cela permet de sortir de la solitude et c’est un réel plaisir de vivre en colocation !”
La maison des parents solos
La maison des parents solos, qui existe depuis 2019, est un projet bruxellois alliant réseau familial et social, s’adaptant aux besoins des familles. L’asbl propose différents services, dont des actions collectives (ateliers enfants et ateliers parents), une permanence sociale, une consultation juridique ou encore un accompagnement psychologique. Composée d’assistantes sociales, d’une juriste ou encore d’une psychologue, l’association soutient ces mamans qui tentent de joindre les deux bouts, d’élever seules leurs enfants et de travailler. “Lorsqu’une maman fait appel à notre service, elle est bien souvent anxieuse. Et pour les enfants, il s’agit d’instants particuliers dans leur vie, au moment de la séparation de leurs parents ou de difficultés. L’enfant qui accompagne est donc dans un moment de fragilité. Je ressens que cet enfant va être très preneur de ce que moi je vais pouvoir lui apporter, plein de bonnes énergies !” déclare Louise, à l’initiative du projet.
Co-Fa-Mon
Située dans la province de Liège, “Co-fa-mon” – qui signifie collectif des familles monoparentales – est “une chaîne de solidarité par des femmes et pour des femmes”. L’association, qui a également ouvert une petite boutique solidaire, aide actuellement plus de 1.500 parents en situation de grande précarité. Pour décrire son association, Marie-Claire Mvumbi, fondatrice et présidente du collectif, explique dans le documentaire d’Arte Regards :“Notre rôle est de lutter contre l’isolement social et mettre en place des projets de lutte contre la pauvreté. L’associatif aide, mais ne remplacera jamais le rôle des pouvoirs publics ; on ne fait que mettre un pansement sur des maux de société qui sont bien plus importants et qui appartiennent en réalité à la responsabilité de l’état… Prendre soin de sa population et encore plus de ceux qui sont défavorisés et donc en situation vulnérable. Parmi les mamans-solos, Caroline, maman de quatre enfants, travaillant au sein de Co-Fa-Mon, prend son rôle de bénévole à cœur et cela lui apporte aussi énormément de satisfaction : “Le fait de pouvoir se rendre utile, ça renforce aussi l’estime qu’on peut avoir de soi…Être dans le même bateau avec d’autres femmes, cela permet de déculpabiliser un peu car cela n’arrive pas qu’à soi.”
→ Collectif des familles Monoparentales (Co.Fa.Mon)
Samuel Walheer