“Zinneke Parade” : un défilé hors-normes et familial en plein cœur de la capitale !

3 juin 2024

Comme tous les deux ans, la Zinneke Parade inonde les rues du centre de Bruxelles par ses couleurs, sa musique ou encore ses danses. Derrière cette animation grandiose, l’événement permet en réalité de mettre en avant les familles, les inégalités, la diversité, ou encore l’état de vulnérabilité qui existe au sein de certaines familles (et en particulier monoparentales). Un défilé folklorique et inclusif qui a vraisemblablement ravi le grand public présent, petits et grands, ce samedi 1er juin pour partager, durant pas moins de deux heures, un moment de “PlaiZir”.

Passage du Zinnode “Ootkwattah” composée majoritairement d’enfants – Photo : Samuel Walheer

 

Chaque parade biennale est encadrée par une thématique. Et cette année, c’est le “PLAIZIR” qui, en trame de fond, accompagne les dix-huit “Zinnodes” composant le défilé. Il s’agit de troupes artistiques – des comédiens de tous âges et de tous horizons – ou d’associations qui ont choisi de défiler ensemble dans les rues de Bruxelles, pour le plus grand plaisir des spectateurs. L’équipe de Born in Brussels était présente et n’a pas manqué de constater tout l’engouement et la joie dans le regard des familles lors de l’événement. Par ailleurs, la thématique de la Zinneke Parade 2026 est déjà en réflexion et ouverte à toutes propositions → Zinneke Parade

Vivre-ensemble

“La Zinneke Parade utilise des méthodes classiques du folklore des carnavals mais elle est tout à fait unique parce qu’elle représente l’avenir et ce que représente Bruxelles, des couches de cultures, beaucoup de différences, des jeunes, des hommes, des femmes, des personnes précarisées, un peu de tout.” déclare  Anne Sophie Van Neste, co-fondatrice de la Zinneke Parade, pour le Journal BX1. Durant le défilé, les Zinnodes se sont baladées dans les rues du centre-ville avec, chacune d’entre-elles, l’envie de passer un message à la fois singulier et commun. Ce dernier se reflète de différentes manières au sein de leur créativité (danses, chants, musiques, costumes ou encore mobiles décorés). Voici quelques-unes des Zinnodes et leurs messages : “La résistance des invisibles” (“Nous “sans-papiers”, nous existons !”), “Barba HAHA” (Les pratiques bénéfiques pour la santé), “Génération des miracles” (Braver les clichés des jeunes des quartiers), “Party No*o*rd” (Symbole de la puissance collective et des différences), “Tuning” (Appel à la liberté d’expression et des individualités), “Cult’Ur” (Enfance et cultures urbaines), ou encore “Aquarella” (Droit de vivre et droit au plaisir pour toustes !).

Fumigène symbole de clap de fin de la parade – Photo : Samuel Walheer

Pour le plaisir…

Dans le “magazinneke” distribué au public lors de la parade – dévoilant  toutes les explications nécessaires pour suivre confortablement le défilé – se trouve à la page 9 un paragraphe intitulé “Quel outrage, quelle arrogance” dont voici un extrait :“…Alors que “les autres” sont de plus en plus repoussé.e..s hors de vue, que les violences d’état, de genres, de terres s’imposent partout et que la société se durcit pendant que les extrêmes gagnent du terrain. Plus que jamais, il nous faut chercher les plaisirs communs, de se ré-imaginer, de se rencontrer, vous, nous, toustes. Le plaisir – c’est simple et très complexe à la fois. Le plaisir de l’un.e n’est pas celui de l’autre. Il peut-être plaisant ici et choquant là, confrontant ou rassemblant. Avant tout, les plaisirs nous font sourire, parfois rougir. Ils nous relient au-delà de nos diversités, nos complexités. Nos différences nous poussent à chercher des joies communes pour nous rencontrer, nous réinventer, ensemble, dehors, en ville.”

L’origine du projet

C’est dans le cadre de Bruxelles 2000, capitale européenne de la culture, que la Zinneke Parade a été créée. L’idée était de rassembler les bruxellois.e.s provenant des dix-neuf communes de la Région de Bruxelles-Capitale – avec chacune d’entre-elles leurs spécificités linguistiques (francophones, néerlandophones, polyglottes) – autour d’un projet commun. La première édition a vu le jour en 2002 avec comme thématique “Zinnergie”. Les parades des années suivantes se sont enchaînées tous les deux ans avec comme thématiques : le corps en ville, À venir, Eau, À Table, Désordre, Tentation, Fragil, Illégal, Aux loups, Trompe l’oeil et cette année, PlaiZir. Le terme “Zinnode” quant à lui, a été créé pour nommer des groupes hybrides formant la parade. Une Zinnode est composée de personnes, partenaires, coordination artistique ou plus simplement participants qui se rassemblent, collaborent autour de dynamiques qui débouchent vers un projet artistique commun.

 

Samuel Walheer