Les archives de l'auteur : Samuel

Récap sur les sujets qui ont marqué le secteur périnatal en 2024 !

À tous nos lecteurs, professionnel.le.s du secteur périnatal, (futurs) parents, parents-solos, associations d’aides aux familles et, bien entendu, à tous les enfants, bébés et nouveaux-nés, l’équipe de Born in Brussels vous souhaite d’ores et déjà de magnifiques fêtes de fin d’année ! Et cette année encore, l’actualité périnatale fût riche et toujours très florissante. Nous y prêtons une attention particulière afin de vous partager des sujets d’actualité toujours pertinents et de qualité. Pour accueillir 2025, nous tenons à vous offrir une sélection de nos articles, triés sur le volet, publiés dans le courant de l’année et que vous pourrez ainsi (re)découvrir. Bonne lecture et… à l’année prochaine !

Pour rappel, Born in Brussels traite des sujets d’actualité autour de la périnatalité : aspects médicaux, psychologiques, pratiques, administratifs ou encore juridiques simplifiés. Selon les thématiques abordées, les liens vers les organismes ou les acteurs sont toujours référencés afin d’apporter des informations pluridisciplinaires. Par ailleurs, en tant que site à destination des (futurs) parents, Born in Brussels édite chaque mois une newsletter appelée Bib News. Pour l’heure, voici notre sélection des meilleurs articles, parmi les 98 articles écrits dans le courant de l’année.

Les gîtes de naissance : obligatoires dans les maternités bruxelloises à partir de septembre 2024

C’est officiel, dès septembre 2024, tous les hôpitaux bruxellois devront intégrer un gîte de naissance au sein de leur maternité. Si cela n’est pas faisable, certains de leurs espaces devront toutefois rester disponible aux des sages-femmes indépendantes et médecins généralistes pour accueillir ce type d’accouchement. L’idée est simple : permettre aux femmes enceintes d’accoucher de manière naturelle, se sentir comme à la maison tout en conservant la possibilité d’une médicalisation.

→ Donner le choix aux futures mamans

Le “Social Freezing” : une alternative encourageante pour devenir maman selon une étude

Le “Social Freezing” ou la pratique de congélation des ovocytes, vient de faire l’objet d’une étude menée par Brussel IVF, centre de reproduction humaine de l’UZ brussel. Les résultats démontrent que 41% des femmes ayant fait décongeler leurs ovules après l’âge de 40 ans ont pu avoir un enfant. Face à ce taux de réussite criant, force est de constater qu’il y a un réel espoir et une vraie perspective d’avenir pour les femmes célibataires et désireuses d’être un jour maman. Bien que méconnue pour certains, cette pratique tend à devenir de plus en plus courante.

→ Découvrir l’étude à ce sujet

« BCEE », premier centre belge francophone reconnu pour traiter l’endométriose

Jeudi 28 mars prochain, ce sera la journée mondiale de l’endométriose ! Born in Brussels a décidé de parler de cette maladie gynécologique complexe qui touche une femme sur dix en Belgique. Tout récemment, le Service de gynécologie et d’andrologie des Cliniques Saint-Luc a été reconnu par la SRC (Surgical Review Corporation)  en créant son centre d’excellence multidisciplinaire pour l’endométriose (BCEE). Une accréditation qui fait suite à un travail de longue haleine pour soulager le quotidien de toutes les femmes encore nombreuses à être atteintes par la maladie hormono-dépendante.

→ “Autant d’endométriose que de femmes enceintes”

Sortie littéraire : un bijou qui exprime enfin ce que c’est vraiment d’« Être mère »

Sous la houlette de l’écrivaine Julia Kerninon, six autrices et mères ont pris la plume pour exprimer la dure et douce expérience, l’immense complexité, le troublant paradoxe qui se cache derrière la maternité. « Être mère » est un bijou sorti en avril 2024 aux éditions l’Iconoclaste. Il vous transperce et vous emporte dans ce monde étrange et fascinant. Il dit enfin la vérité, sans concession, sans tabou. Born in Brussels l’a lu pour vous.

→ Une lecture qui prends par les émotions

« Le baromètre des parents 2024 » de la Ligue des famille tire (à nouveau) la sonnette d’alarme !

Publié tous les deux ans, le “baromètre des parents” est un outil précieux réalisé par La Ligue des familles et partagé en collaboration avec des médias nationaux dont Le Soir et la Rtbf. L’objectif de ce bisannuel est à la fois d’informer les pouvoirs publics de la détresse de beaucoup (trop) de familles belges et également de récolter leurs demandes au vu des prochaines élections. Un manque cruel de places en crèche, une précarité des foyers à bas revenus, une demande de congé de paternité égal au congé de maternité ou encore une difficulté financière pour les parents séparés. Ce sont là quelques-uns des sujets abordés dans ce baromètre socio-économique et qui montrent une réelle souffrance de certains parents.

→ Pour en savoir plus sur le baromètre

«Psychopathologie périnatale et petite enfance» : une toute nouvelle formation pour les professionnels du secteur

C’est l’une des dernières formations proposées par l’ULB HeLSci (Health and Life Science Continuing Education), le “Certificat d’Université en psychopathologie périnatale et petite enfance”. Cette formation qualifiante s’adresse aux professionnel.le.s qui souhaitent approfondir leurs compétences dans le domaine de la périnatalité et de la prise en charge des troubles psychopathologiques dans le secteur de la petite enfance. En pratique, il s’agit de six modules, délivrés sur deux journées par mois étalés sur un an. Avec l’intervention de différents professionnels, la formation débute dès novembre 2024, en présentiel, et s’intéresse aux périodes depuis la grossesse jusqu’à l’entrée en maternelle. Les pré-inscriptions sont d’ores et déjà ouvertes.

→ Une formation centrée sur le développement du bébé

Prédire l’accouchement prématuré, ce sera bientôt possible (et révolutionnaire !)

Découverte révolutionnaire dans le monde périnatal : la prédiction de l’accouchement prématuré à 7 jours près. Céline Mehats, directrice de recherche à l’Inserm (Institut de santé et de recherche médicale) et spécialiste de l’accouchement et de la prématurité à l’Institut Cochin à Paris, s’est récemment confiée au micro du podcast “Naître” de France Inter sur cette avancée médicale majeure. Les résultats finaux devraient voir le jour en 2027.

→ Un enjeu majeur de santé publique

Femmes enceintes : un nouveau programme d’accompagnement psychosocial va voir le jour

Un programme national et inédit, intitulé “soins intégrés pour les femmes enceintes”, vient tout récemment d’être approuvé par le Comité de l’assurance Inami (Institut national d’assurance maladie-invalidité). L’objectif ? Permettre un accès aux soins et un accompagnement aux femmes enceintes qui présentent des vulnérabilités psychosociales durant les 1.000 premiers jours. Par la suite, les autres programmes devraient cibler toutes les autres mamans et leurs enfants afin de proposer un accompagnement adapté aux besoins des familles.

→ L’importance des 1.000 premiers jours…

Santé publique : reportage sur l’impact des écrans chez les tout-petits !

« Écrans, malbouffe, sédentarité – Alerte rouge sur la santé de nos enfants » est une enquête menée en France et partagée par la Rtbf. La moitié du reportage met en lumière les dangers des écrans auxquels sont confrontés les enfants et ce, dès leur plus jeune âge. En effet, cela mettrait à mal le développement de leur cerveau, leurs interactions sociales ou encore leur sécurité affective. Pire encore : les effets seraient également visibles sur leur état de santé physique, impliquant de la sédentarité ou même de la malnutrition. L’enquête est disponible jusqu’au 1er décembre 2024 sur la plate-forme gratuite RTBF Auvio.

→ Bon ou mauvais, que dit l’étude ?

La santé mentale périnatale sous la loupe : bientôt une rubrique dédiée sur Born in Brussels

Pour la journée mondiale de la santé mentale, Born in Brussels est sur le point de publier un dossier intitulé “Santé mentale périnatale”. Il est rédigé en collaboration avec Bru-stars et développé dans le cadre de la nouvelle politique en la matière. L’objectif, autant pour les (futurs) parents que pour les professionnel.le.s de la périnatalité en Région bruxelloise, est de mieux s’y retrouver en ayant toutes les informations pertinentes sous la main ; rassemblées sur une seule et même plateforme. 

→ Une nouvelle rubrique bien nécessaire !

“Solem” : offrir des chances égales de réussite aux tout-petits dès la maternelle !

À l’initiative de Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE) et de l’Université de Liège, le projet “Solem” – Soutenir et Observer le Langage de l’Enfant en Maternelle – a été conçu pour les tout-petits de la maternelle. Développé par des chercheuses logopèdes, des agents des CPMS (Centres psycho-médico-sociaux) et des enseignants, le dispositif cherche à aider les enfants à développer leur langage et à leur offrir des chances égales de réussite afin de les préparer au mieux à l”École des Grands”. La méthode favorisera également le bien-être ainsi qu’une réussite éducative et socio-professionnelle pour tous ces adultes de demain.

→ Pour en savoir plus sur le projet

 

L’importance de comprendre et soutenir les mamans solos dans leur(s) réalité(s) !

Bruxelles compte près de 68.000 familles monoparentales dont 86% sont des mamans solos. 1 enfant sur 3 grandit dans cette réalité. Pour ces familles, trouver un équilibre n’est pas toujours simple puisqu’il faut faire face, seules, à différentes difficultés : logement, emploi, finances. Pour joindre les deux bouts, les mamans solos peuvent compter sur différentes aides ; mais comment s’y retrouver ? Pour en savoir plus, l’équipe de Born in Brussels a tout récemment participé à une rencontre avec des acteurs et actrices du secteur associatif et du monde politique.

→ Elles ne sont pas seules !

L’équipe de Born in Brussels, Emmanuelle, Sofia et Samuel

“Mon.Gyneco” vulgarise la gynécologie, pour une meilleure compréhension !

Vous ne connaissez pas encore Mon.Gyneco ? Très actif sur les réseaux sociaux, le docteur Olivier Marpeau rend la gynécologie plus accessible ! Grâce à de courtes vidéos d’environ 1 minute, regroupées sous l’appellation “Question de ma meuf”, ce professionnel de la santé bouscule les idées reçues et décèle les fake news. Il aborde de manière décontractée des sujets liés à la santé féminine : le post-partum, le fonctionnement du placenta, la grossesse après 40 ans, les symptômes de l’endométriose, la ménopause, le papillomavirus, le cancer du sein ou encore la PMA (procréation médicalement assistée). 

Vous avez toujours mille questions à poser à votre gynéco, mais le temps vous manque ? Ou bien vous n’osez pas les formuler ?
Pas de panique ! @Mon.Gynéco, le Dr Olivier Marpeau, est là pour y répondre !”, peut-on lire dans l’accroche du livre “Mille questions à mon gynéco, des réponses sans tabou” d’Olivier Marpeau.

Le gynéco numéro 1 des réseaux

Venu tout droit d’Aix-en-Provence, en France, le docteur Olivier Marpeau est actuellement suivi par près d’1 millions de personnes sur les réseaux sociaux. Cette aventure a débuté il y a tout juste deux ans lorsqu’il décide d’ouvrir ses comptes (Youtube, Instagram ou encore Tik-Tok), avec le souhait de démocratiser la gynécologie. C’est avec sa compagne Alexandra, Business Developper et voix off dans les vidéos, que l’idée a émergé ; jusqu’à créer, ensemble, une première vidéo. Évidemment, son activité principale reste la gynécologie obstétrique et, dans le privé, il s’occupe aussi de ses cinq enfants.

Vulgariser la discipline pour le plus grand nombre

“Mon engagement professionnel au service des femmes​ se caractérise par mon intérêt particulier pour la chirurgie gynécologique et le développement de techniques novatrices afin d’améliorer la qualité et la prise en charge”, précise-t-il sur sa page personnelle. Dans son quotidien de gynécologue, Olivier Marpeau assure des consultations chirurgicales, des suivis gynécologiques et des colposcopies (examen du col de l’utérus au moyen d’un appareil optique). Il est spécialisé en chirurgie gynécologique et prend en charge des problématiques comme l’endométriose, les fibromes, les prolapsus (descentes d’organes), l’incontinence urinaire, les cancers du sein et les cancers gynécologiques (utérus, ovaires). Par ailleurs, fin octobre 2023, il a écrit un livre intitulé “Mille questions à mon gynéco” qui permet de vulgariser la discipline pour le plus grand nombre.

À l’époque, je connaissais vaguement Instagram, encore moins Tik Tok. Mais je trouvais que c’était un outil génial pour vulgariser la gynécologie. J’ai toujours aimé faire des trucs différents de mon métier. J’aime bien aussi expliquer les choses, transmettre. Et je trouvais ça marrant.” Olivier Marpeau, interrogé par le le quotidien d’information 20 Minutes.

“Qu’est-ce qu’il a fait Olivier ? Il a craqué !”

Parmi les nombreuses vidéos publiées sur les réseaux sociaux, Mon.Gyneco répond à des questions que beaucoup de femmes, mais aussi d’hommes, se posent. Pour une meilleure compréhension, les séquences sont volontairement courtes et tournées dans un cadre du quotidien, comme dans une salle de bain, une cuisine, un parc ou encore une piscine. « Je vois beaucoup de patientes par jour, donc je puise les idées de sujets pendant les consultations ou via les questions sur les réseaux sociaux. Au début, mes collègues me regardaient en mode : ”Qu’est-ce qu’il a fait Olivier ? Il a craqué !” Et hier, un ORL qui a ouvert un compte Instagram m’a demandé ce que j’en pensais ! J’ai conscience que c’est un peu fou, tout ça mais j’adore ce que je fais et je n’ai pas du tout envie d’arrêter », déclare Olivier Marpeau, interrogé par le le quotidien d’information 20 Minutes.

De nombreuses thématiques pour les futures mamans

“Chéri, j’ai ma copine Myriam, tu sais celle qui est enceinte. Elle a 39 de fièvre depuis hier, tu lui conseillerais quoi ?” Voilà le genre de question posée par la voix off dans les vidéos de mon.gyneco. Ce dernier répond à toute sorte de questions que pourraient se poser de nombreuses femmes enceintes ou désireuses d’avoir un enfant. Parmi les autres sujets abordés par Olivier Marpeau : saignements en début de grossesse, grosses après 40 ans, comprendre le post-partum, le fonctionnement du placenta, les rapports qui seraient dangereux pendant la grossesse (fake news), stop au tabou sur les hémorroïdes ou encore du caca pendant l’accouchement, la préservation des ovocytes ou encore la péridurale qui augmenterait les risques de césarienne ou l’utilisation de spatule ou de ventouse pendant l’accouchement (fake news).

Chéri, j’ai ma copine Jeanne qui voudrait faire un bébé, mais elle ne sait pas comment ça va se passer à l’arrêt de la contraception ? Question posée dans l’une des vidéos de mon.gyneco.

→ Les vidéos sont à retrouver sur son compte instagram →  Mon.Gyneco (@mon.gyneco)

↓ Quelques exemples de thématiques abordées par Mon.Gyneco  ↓

Samuel Walheer

L’importance de comprendre et soutenir les mamans solos dans leur(s) réalité(s) !

Bruxelles compte près de 68.000 familles monoparentales dont 86% sont des mamans solos. 1 enfant sur 3 grandit dans cette réalité. Pour ces familles, trouver un équilibre n’est pas toujours simple puisqu’il faut faire face, seules, à différentes difficultés : logement, emploi, finances. Pour joindre les deux bouts, les mamans solos peuvent compter sur différentes aides ; mais comment s’y retrouver ? Pour en savoir plus, l’équipe de Born in Brussels a tout récemment participé à une rencontre avec des acteurs et actrices du secteur associatif et du monde politique. 

Un précédent article intitulé “Monoparentalité : un reportage en soutien aux mamans-solos !”, illustrait déjà une réalité complexe bien présente au sein de notre pays. Deux associations y sont mises en avant : La maison des parents solos et Co-fa-mon ; toutes deux très actives dans le soutien aux mamans-solos à Bruxelles et en Wallonie. Car ces mères, souvent isolées, doivent se faire entendre pour que leurs revendications aboutissent enfin. Place donc à la parole des principales concernées, dont les situations nous concernent tous !

Je suis devenue maman solo par choix puisque j’ai fait une PMA (Procréation Médicalement Assistée) pour tomber enceinte. J’étais à l’époque célibataire et j’approchais de la 40ène. Je me voyais mal entreprendre une nouvelle relation, car il faut du temps pour aborder le sujet. Cela ne m’a pas fait peur, car je savais que je voulais cet enfant et que je n’étais pas la seule femme à vouloir réaliser ce projet. Lorsqu’Elliot est né, tout s’est bien passé car il faisait ses nuits et j’avais du temps pour moi et mon travail. C’est la venue du Covid qui a tout chamboulé. J’ai commencé à fatiguer et je n’avais plus la possibilité de me ressourcer en extérieur comme j’aimais le faire auparavant. À ce moment-là, il me manquait un relais pour prendre en charge mon fils. D’une certaine manière cela m’a aidé puisque j’ai été obligée de demander de l’aide. Je ne l’aurais pas fait en temps normal car c’était mon choix d’avoir un enfant seule et d’en assumer la responsabilité. Depuis lors, je vais mieux et j’ai gardé cette habitude de me tourner vers d’autres mamans lorsque j’ai besoin d’une nuit ou d’un moment pour moi.” Témoignage de Stéphanie, maman solo, à écouter ici dans son intégralité.

Les mamans solos prennent la parole !

Le 3 décembre dernier, ces mamans qui gèrent tout toutes seules étaient à l’honneur lors de l’événement « Les mamans solos prennent la parole » Il s’agissait de l’étape finale du projet Monopédia. Financé par la Fédération Wallonie-Bruxelles et porté par Pour la Solidarité, il a été lancé en février 2024 (pour une durée fixe d’un an) afin de lutter contre le non-recours aux droits des familles monoparentales en Belgique. En effet, le non-recours se produit lorsque des personnes, ici les mamans solos, ne réclament pas les droits sociaux auxquels elles ont droit, souvent par manque d’information ou de moyens pour faire les démarches nécessaires.

Co-construite par des mamans solos, cette dernière rencontre (cinq autres ateliers ont eu lieu en amont) était donc l’occasion pour elles de partager la réalité de leur quotidien et de présenter l’outil qu’elles ont développé au cours de toutes ces réunions : un répertoire reprenant des lieux essentiels en matière de culture, enseignement et sport (disponible en janvier prochain). Durant les précédents ateliers, il était question de sonder le secteur, et surtout les mamans solos elles-mêmes, lors de moments de partages, de moments artistiques, de moments de co-construction de ce répertoire d’acteurs, de moments de discussions au micro du podcast Paroles de Daronnes… Mais avant cela, un tour d’horizon des professionnels du secteur a eu lieu, pour évoquer différents projets d’aide aux familles monoparentales (tous repris plus bas dans l’article). Des personnalités politiques ont également pu prendre la parole et rassurer l’assemblée sur les évolutions possibles dans les années à venir.

À quand une vraie prise de conscience au niveau politique ?

Au cours de la rencontre de Monopédia, la modératrice déplorait que la réalité des familles monoparentales semble avoir été oubliée des pouvoirs publics ; à l’exception, peut-être de la campagne « Parents solos, mais pas seuls ». Dans le public, une députée et maman solo, Marie-Claire Mvumbi, a tenu à rectifier : « J’ai été élue pour représenter les mamans solos en tant que sénatrice. Ils m’ont appelée pour porter cette voix parce que je suis moi-même maman solo et que j’ai créé une association appelée COFAMON (à Liège). Comme je ne trouvais aucune aide, surtout pour rompre mon isolement, j’ai décidé de développer mon propre projet. Maintenant que je suis députée, je vais enfin pouvoir faire remonter nos revendications aux décideurs politiques. » Elle a ensuite exposé quelques exemples de revendications véhiculées au travers d’une pétition et d’un mémorandum : lutter contre les inégalités sociales, permettre la discrimination positive (pour l’emploi, pour l’accès aux logements sociaux…), faire en sorte d’automatiser les procédures (pour l’accès au statut BIM, pour l’augmentation des allocations familiales…), etc. 

Autre personnalité politique présente lors de la rencontre : Myriem Amrani, présidente du CPAS de Saint-Gilles. Elle est également assez positive sur l’évolution de la cause des familles monoparentales. Au CPAS, ils accompagnent ces personnes au logement, à la santé mentale et physique, à l’emploi et la formation, à la médiation de dettes (20% du public)… Le projet MIRIAM, qu’elle soutient fermement aux côtés de la ministre Karine Lalieux, est par exemple un bel espoir pour les mamans solos. 

↓ Vidéo de la campagne 2023 “Monoparentalité” ↓

Les aides à Bruxelles

Au sein de la rencontre « Les mamans solos prennent la parole », les membres du projet Monopédia ont présenté leur futur répertoire d’adresses et de lieux d’aides à Bruxelles, pour soutenir les parents solos au quotidien. Il paraîtra dès le mois de janvier 2025 en version papier et numérique. En attendant, voici déjà quelques aides proposées dans la capitale.

  • Parent Solo, un site web qui propose des conseils pertinents pour guider les parents solos ; une liste des principales aides disponibles à Bruxelles ; des ressources pour accompagner les parents dans chaque étape de leur vie…
  • Maison des Parents Solos, un lieu d’aide, de rencontre, de refuge, d’activités parents-enfants…
  • Mères veilleuses, réseau d’entraide et de solidarité entre mères monoparentales.
  • Le Petit vélo jaune, service de prévention et de soutien à la parentalité.
  • MIRIAM, programme d’empowerment des femmes en situation de précarité et de monoparentalité (porté par CPAS de Saint-Gilles).
  • Make Mothers Matter est une ONG Internationale : « Chaque mère est en capacité de rendre le monde meilleur; elle peut assumer au mieux sa responsabilité de mère ET agir de manière spécifique sur la société dans laquelle elle vit. »
  • Monopédia (Pour la Solidarité) est un projet temporaire pour réunir le secteur et créer un répertoire d’adresses ou de projets apportant de l’aide aux mamans solos. 
  • Hamac, bientôt rebaptisé Cabane, offre des moments de répits aux mamans solos ; « CABANE, c’est l’essence du projet HAMAC qui se poursuit via la Ligue des familles: on bâtit, on se lie, on explore, et on crée des souvenirs. »
  • Label Kids Friendly, qui facilite la vie des familles monoparentales à Bruxelles.
  • L’ONE a développé un document en ligne pour l’accompagnement des familles en situation vulnerabilités psychosociales.

Quand l’art peut soutenir et ressourcer

D’autres ressources plus culturelles peuvent également être sollicitées par les parents seuls avec leur(s) enfant(s) ; pour s’accorder du temps, pour parler de ce qu’on peut ressentir, pour vider son sac, pour se ressourcer…

  • Théâtre CreaNovaCarole Ventura, directrice de ce théâtre était présente à la rencontre de Monopédia. Elle consacre tous ses spectacles au droit des femmes. Pour elle, la culture peut réunir et briser la solitude et les pièces proposées offrent aussi un espace de parole et de débat après chaque représentation. Pour permettre aux mamans solos de venir, les enfants sont pris en charge gratuitement et peuvent participer à des ateliers. « Car le temps pour soi est la clé pour préserver notre santé mentale », conclut la directrice.
  • Podcast Paroles de DaronnesCe Podcast est développé par l’association ARC (Action Recherche Culturelle), par Sandrine Franceschi, maman solo également présente à la rencontre de Monopédia. Cela fait un an et demi que le podcast existe. Il se consacre aux mamans solos et est animé par les mamans elles-mêmes. Les premiers épisodes traitent des stéréotypes et préjugés, ainsi que de la douloureuse thématique du logement.
  • Ateliers d’écriture à La Bellone, pour les mamans solos, par l’association La maison Le corps Le temps.
  • Projet Pouce-Pousse à Jette : il s’agit ici plutôt de sport et de yoga. Les séances sont accessibles à bas prix aux mamans solos qui ont la possibilité de déposer leur(s) enfant(s) dans une garderie adjacente.
  • Plusieurs livres ont évidemment été écrits sur le sujet : « Faire famille » ; « La puissance des mères » ; « Être mère » ; « Père au foyer » ; etc.

 

Sofia Douieb et Samuel Walheer

Burn-out parental : accompagner ou prévenir, ne pas hésiter à en parler !

Le sujet du burn-out parental est préoccupant et de plus en plus répandu. C’est pourquoi de multiples initiatives voient le jour, comme un site internet dédié aux (futurs) parents épuisés ou une ligne d’écoute gratuite. Un documentaire intitulé “Burn-out parental : quand les parents craquent” est également sorti récemment et est actuellement disponible sur Rtbf Auvio.

Image tirée du documentaire “Burn-out parental : Quand les parents craquent”

 

Qu’on se le dise, il n’existe pas à ce jour de mode d’emploi ou de recette magique pour être parent. En effet, chacun y va de sa propre expérience de vie et tente de faire au mieux pour éduquer ses enfants. Mais parfois, c’est si difficile et stressant, qu’un état permanent d’épuisement physique et psychique, appelé burn-out, peut subrepticement s’installer. En Belgique, on dénombre 8% de burn-out parental, ce qui correspond à 200.000 personnes, dont une majorité de mamans. Le documentaire diffusé par la Rtbf prend le sujet à bras le corps et tente d’apporter quelques solutions. L’occasion pour nous de parler aussi des initiatives du secteur pour aider ces parents dépassés.

Qu’est-ce qu’au fond être un bon parent ?

Est-ce l’image que l’on a de nos propres parents que l’on veut recréer pour nos enfants ? Est-ce que ça ressemble à ce que l’on voit sur les réseaux sociaux ? Au risque de se confronter à un idéal à atteindre ? Pour ne pas nécessairement se référer à un modèle de parent parfait, certaines lectures ouvrent l’esprit et discutent plutôt de méthodes à tester; à l’instar de l’éducation positive et bienveillante citée dans « Père au foyer », un récit en toute transparence sur l’expérience parentale d’un jeune papa. Le documentaire “Quand les parents craquent” fait état de mamans arrivées à un point de rupture dans leur rôle. Malgré leur état de santé fragile, elles ont eu la force et ont pris le temps pour se faire aider, pour aller mieux et ainsi ne pas s’oublier ! Mais combien d’entre elles n’y arrivent pas ?

→ Visionner le documentaire “Burn-out parental : quand les parents craquent” (disponible jusqu’au 14/05/2025)

 

« J’avais pris une distance avec mes deux enfants »

J’avais pris une distance avec mes deux enfants car tout devenait compliqué à faire, jusqu’aux petits gestes du quotidien. Je me levais le matin avec un sentiment de vide intérieur et l’impression de n’avoir aucune énergie. Ce qui m’angoissait le plus était de savoir que j’allais passer toute la journée avec eux. Pourtant, j’avais arrêté de travailler pour me retrouver, avoir du temps pour moi et pouvoir m’impliquer dans l’éducation de mes enfants. Je me suis pris un mur ! Et puis, il faut dire que je ne prenais aucun plaisir jusqu’au point de ne plus vouloir porter ma casquette de maman. »  Noémie, maman de deux enfants, interviewée dans le documentaire.

Méconnu et mal diagnostiqué

Pour apporter une image au burn-out parental, on pourrait donner l’exemple de l’arbre qui cache la forêt. Face à un état de fatigue récurrent, l’impatience, la frustration, le stress chronique, mais aussi la culpabilité, voire la honte de soi, les parents tentent, tant bien que mal, de dissimuler leur mal être. Pour aspirer à être le parent parfait, ils en font toujours plus ou entrent dans une spirale infernale, par crainte que ce ne soit pas suffisant. À cet égard, Caroline Eap, psychologue FSP et intervenante dans le documentaire, déclare : “Le burn-out se caractérise par plusieurs facteurs qui sont à la fois personnels et liés à l’histoire de vie. Certains parents sont perfectionnistes au point de s’investir corps et âme pour faire les choses tellement bien qu’ils finissent par s’oublier. L’arrivée des écrans et d’internet permet aux parents d’être informés à l’excès sur leur rôle et leurs devoirs, jusqu’à leur donner ce sentiment d’être totalement perdu.” Il faut également se dire que le burn-out peut toucher n’importe quel parent arrivé, à un moment donné, à un point de non retour. D’après le documentaire, une étude européenne fait part d’un pourcentage de 70% pour évoquer la part des mères dans la charge liée à l’éducation. Voilà pourquoi elles sont plus à risque d’être en burn-out parental. Par ailleurs, deux chercheuses en psychologie ont établi quatre facteurs du burn-out parental :

  • L’épuisement physique et émotionnel :
  • La distanciation affective
  • La perte de plaisir de son rôle parental
  • L’effet de contraste, le parent ne se reconnait plus

Pour aller mieux, ne pas s’oublier !

“Il faut considérer que la majeure partie des parents sont de bons parents. Comme il faut aussi reconnaître que les zones d’imperfections font partie de la parentalité. Éviter d’être le parent parfait à tout prix permet d’éviter aussi aux enfants un état de burn-out. L’enfant est au centre de la famille mais les parents ont aussi des besoins personnels qu’ils doivent mettre en avant plan.En tant que professionnels, on cherche des solutions concrètes qui permettent aux parents de mettre en application des stratégies au sein de leur quotidien et ainsi d’aller mieux”, explique encore Caroline Eap. Prendre conscience de son état est sans aucun doute la première étape vers la guérison. En parler et accepter de se faire aider en est une autre. Cela aboutira ensuite à se faire aider par un tiers. En effet, les professionnels permettront d’identifier le type de burn-out et d’y associer l’aide à apporter à la personne touchée.

Un site web dédié et une ligne d’écoute

Fort heureusement, il existe un site dédié aux parents touchés par la pathologie (ou pour les prévenir avant que cela arrive). Sur ce site Burn-out parental, il est possible de faire un test pour savoir si on est effectivement concerné. → Faire le test : Suis-je en burn-out parental ? “S’en sortir” est une autre rubrique qui propose différentes aides : des livres, une application mobile, un accompagnement en ligne, la possibilité de contacter un professionnel…

En outre, le service d’écoute SOS PARENTS : 0471/41.43.33 est joignable de 8h à 20h, 7/7 et spécialement dédiée à l’écoute des parents, des enfants, des frères, des sœurs, des époux ou toute autre personne qui ressent le besoin d’être écoutée, conseillée par une équipe de psychologues pour mieux accepter cette situation imposée.

 

Samuel Walheer

“Solem” : offrir des chances égales de réussite aux tout-petits dès la maternelle !

À l’initiative de Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE) et de l’Université de Liège, le projet “Solem” – Soutenir et Observer le Langage de l’Enfant en Maternelle – a été conçu pour les tout-petits de la maternelle. Développé par des chercheuses logopèdes, des agents des CPMS (Centres psycho-médico-sociaux) et des enseignants, le dispositif cherche à aider les enfants à développer leur langage et à leur offrir des chances égales de réussite afin de les préparer au mieux à l”École des Grands”. La méthode favorisera également le bien-être ainsi qu’une réussite éducative et socio-professionnelle pour tous ces adultes de demain.

Nous proposons des stratégies de soutien au vocabulaire afin d’aider les enseignants à les utiliser systématiquement dans toutes les activités et routines quotidiennes. Pour des enfants qui ne parlent pas ou qui n’ont pas le français comme langue première. Les enseignants sont alors guidés, dans le contexte de leurs classes, par des techniques ciblées, permettant de fournir à l’enfant des modèles verbaux, un langage riche en quantité et en qualité.” Edith El Kouba, Chercheuse attachée scientifique auprès de WBE.

L’origine du projet

“Solem” est un projet né en 2015 suite au besoin criant d’acteurs de terrain – des enseignants de maternelle et des agents des CPMS (Centres psycho-médico-sociaux) – face aux difficultés d’apprentissage de la langue française de nombreux élèves. C’est grâce à la collaboration entre Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE) et la Professeure Christelle Maillart et son équipe de l’Université de Liège, que le projet a pu voir le jour ; pour accompagner les enseignants et leurs élèves. En pratique, la réussite de Solem repose sur la collaboration des enseignants et logopèdes qui, par leurs expertises, vont pouvoir développer le langage chez tous les enfants au sein de leurs classes. Ceci grâce aux trois objectifs suivants :

  • Observer le langage des enfants en classe.
  • Identifier points forts et les difficultés de chaque enfant afin de l’accompagner dans son développement langagier.
  • Créer un environnement riche en vocabulaire et langage.

Un dispositif en deux phases

À l’école maternelle, tous les enfants n’arrivent pas avec un niveau langagier similaire. Soutenir les enseignants afin qu’ils s’adaptent à cette réalité et qu’ils puissent répondre aux besoins de chaque enfant, voilà tout l’intérêt du dispositif Solem. Sur base d’une démarche progressive, méthodique et réflexive, les enseignants et les logopèdes vont pouvoir, ensemble, mettre à profit leurs expertises personnelles pour un bien commun. Le dispositif est un processus qui se subdivise en deux phases :

  • La première phase s’intitule “L’observation” des compétences langagières et communicatives des enfants, menée conjointement par le logopède et l’enseignant. Cette observation est particulièrement importante et se déroule en classe, lors des routines prévues par l’enseignante.
  • La deuxième est appelée phase de soutien”. Les logopèdes et les enseignants planifient et mettent en œuvre, ensemble, des stratégies de soutien, adaptées aux besoins des élèves. Grâce à Solem, les enseignants sont outiller afin de proposer des stratégies facilement adaptables au contexte spécifique de chaque classe pour l’ensemble des enfants. Plutôt que de créer du matériel particulier, l’accent est mis sur l’attitude et la manière dont on interagit avec les enfants.

Des résultats positifs ?

Actuellement, Solem est mis en place dans 44 écoles maternelles, avec 69 classes distinctes où les enseignants sont activement engagés dans le dispositif. Les résultats objectifs montrent un impact positif notable de Solem. Les enseignants rapportent que le dispositif les aide à mieux observer le langage de leurs élèves et à ajuster leurs stratégies langagières en fonction des besoins de chaque enfant. Les enfants ont également montré un engagement plus significatif, une participation verbale plus importante, ce qui a pour conséquence une meilleure implication dans les apprentissages, une prolongation des échanges et un enrichissement des interactions enseignant/enfants.” Edith El Kouba, Chercheuse attachée scientifique auprès de WBE.

Au préalable…

Il est important de noter que pour mettre en pratique la méthode Solem, il est nécessaire, voire indispensable, de créer un binôme composé d’un enseignant et d’une logopède déjà formés à la méthode. De plus, le dispositif implique des changements parfois radicaux, demandant une certaine ouverture de la part des enseignants intéressés. En effet, cela nécessite une remise en question et une posture parfois différente de celle que l’on utilise quotidiennement au sein de sa classe. Sans oublier l’accord et le soutien de la part de sa direction.

→ Intéressé.e par le dispositif ? Veuillez contacter Edith El Kouba : edith.elkouba(at)cfwb.be

→ Pour en savoir plus sur le dispositif Solem 

Samuel Walheer