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Semaine de l’allaitement : des centaines de mères ont allaité “en connexion” partout en Belgique

Début août fut marqué par la semaine mondiale de l’allaitement. Le thème choisi cette année par l’OMS et Unicef : “Allaitement et travail… C’est possible !” En Belgique, la 3e édition de “Voeden in Verbinding” ou “Nourrir en connexion” s’est tenue dans 21 lieux de manière simultanée, rassemblant des milliers de mères qui ont allaité au même moment. Le but ? Rendre visible l’allaitement et sensibiliser le public à cette thématique.

Allaiter son bébé est excellent pour sa santé, car le lait maternel contient bon nombre d’anticorps favorisant son immunité (défense contre les germes et infections), des vitamines et des minéraux nécessaires à sa croissance. Les bienfaits du lait maternel ne sont donc plus à démontrer, mais les avancées réalisées en matière de composition et de fabrication des laits en poudre doivent également être mentionnées. Car chaque femme doit se sentir libre de choisir d’allaiter ou pas son enfant tout en se rassurant sur son bon développement.

“Nourrir en connexion” dans 21 lieux simultanément

“Voeden in Verbinding” ou “Nourrir en connexion” (dont la première édition a eu lieu en 2021) est une campagne mondiale visant à sensibiliser le public à l’allaitement maternel et à faire en sorte que plus personne ne soit surpris lorsque l’allaitement a lieu en public. La sensibilisation se fait encore mieux en confrontant les gens à un effet de masse. Des centaines de mères se sont donc retrouvées pour allaiter ensemble et se connecter les unes aux autres. Cette année, 21 endroits ont participé simultanément, en Flandre, à Bruxelles et pour la première fois également aux Pays-Bas !
Cette action a pour objectifs principaux de :
  • mettre en relation les parents allaitants entre eux afin qu’ils puissent échanger leurs expériences,
  • augmenter la visibilité de l’allaitement maternel en public,
  • célébrer, partager et mettre en avant la beauté de l’allaitement maternel.

Événement bruxellois à la Gare Maritime

“L’allaitement maternel est souvent l’un des défis les plus difficiles et les plus beaux que vous rencontrez. On apprend en le faisant, mais aussi en le regardant. C’est pourquoi nous espérons augmenter la visibilité autour de l’allaitement maternel avec notre campagne annuelle, ont indiqué les organisateurs de “Voeden in Verbinding” à Bruzz, présent lors de l’événement bruxellois qui a eu lui à la Gare Maritime.

Pour plus d’informations, vous pouvez visiter le site web : www.voedeninverbinding.be

↓ La vidéo de Bruzz sur l’événement à la Gare Maritime (en néerlandais)

“Allaitement et travail… C’est possible !”

Unicef et l’OMS ont placé cette semaine mondiale de l’allaitement maternel sous le thème “Allaitement et travail… C’est possible !” Les deux organismes insistent, dans une déclaration, sur la nécessité de renforcer le soutien à l’allaitement sur tous les lieux de travail afin de maintenir et de renforcer les progrès réalisés dans le monde entier en matière d’allaitement maternel.” Ils souhaitent porter à 70% le taux d’allaitement maternel d’ici 2030. “Le soutien sur le lieu de travail joue un rôle essentiel à cet égard. Des preuves montrent en effet que les taux d’allaitement maternel diminuent considérablement lorsque les femmes reprennent le travail, mais il est possible d’inverser cette tendance en aidant les mères à continuer d’allaiter leur bébé sur leur lieu de travail.”

Puis-je prendre des pauses pour allaiter ou pour tirer mon lait ? 

Alternatives ou problèmes dû à l’allaitement

Certaines mamans peuvent ressentir des doutes quant à la quantité ou la qualité de leur lait ; elles craignent de ne pas pouvoir subvenir en suffisance aux besoins de leur bébé et décident parfois, par crainte, de stopper l’allaitement. D’autres femmes ont des soucis plus physiologiques : mamelons « plats » (ombiliqués) ou douloureux, seins très gonflés… Ce qui peut les empêcher d’allaiter directement au sein. Dans ces cas-là, des alternatives existent, comme les tire-laits manuels ou électriques. Quoi qu’il en soit, des professionnels de la lactation sont à vos côtés, même après votre retour à la maison : Partenaire Enfants-Parents de l’ONE, infirmières régionales de Kind&Gezin, votre sage-femme, la Leche League Belgique… Et si votre choix premier est de ne pas allaiter, pour une raison ou une autre, ne vous sentez pas coupable et écoutez-vous, car votre bien-être est aussi important que celui du bébé.

Comprendre et prévenir les violences obstétricales : une formation inédite à Bruxelles

Dès le mois de septembre, les professionnel·le·s de santé pourront se former afin de comprendre et identifier les actes ou situations pouvant être vécus comme des violences dans le cadre de soins périnataux. Conçue en partenariat avec des soignants la formation « Soins Périnataux Respectueux : Comprendre et Prévenir les Violences Obstétricales » leur garantira un espace de réflexion et d’échange au sein duquel il·elle·s pourront questionner leurs pratiques et s’outiller pour favoriser une expérience positive de la naissance.

Longtemps taboues, les violences gynécologiques et obstétricales sont aujourd’hui largement documentées dans la littérature scientifique, y compris dans les pays occidentaux. En 2021, la Plateforme pour une Naissance Respectée a mené une large enquête en Belgique francophone dans laquelle 40% des femmes étaient concernées.

Pas blâmer les soignants, mais trouver des solutions

Bien que la violence obstétricale se manifeste au niveau des soins, ses causes sont multiples, anciennes et ne se résument pas au comportement de quelques individus isolés. Il ne s’agit donc pas de blâmer les soignants mais de trouver des solutions collectivement. Jusqu’ici, ce problème n’était pas (ou peu) abordé au cours de la formation des professionnel·le·s de la périnatalité. L’irruption de ce sujet dans l’actualité provoque des remous qui peuvent mettre les professionnel·le·s de la périnatalité en difficulté.

Une formation pionnière et importante

La formation « Soins Périnataux Respectueux : Comprendre et Prévenir les Violences Obstétricales » a pour objectif de leur fournir des ressources qui leur permettront de se saisir du sujet, de gagner en confiance et de contribuer à la solution. Développé par La Plateforme pour une Naissance respectée en partenariat avec Henallux Fors, ce projet est financé par les Régions wallonne et bruxelloise ainsi que par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle s’inscrit dans le cadre du plan intra-francophone de lutte contre les violences faites aux femmes.

Adopter un regard critique sur leur propre pratique

Conçue avec un comité pédagogique composé de professionnel.les de la périnatalité, d’experts internationaux et d’usagères, cette formation pluridisciplinaire s’adresse aux soignant·e·s (sages-femmes, gynécologues-obstétriciens, anesthésistes, généralistes, kinésithérapeutes, pédiatres, psychiatres et autres professionnel·le·s de santé). Elle leur permettra d’adopter un regard critique sur leur propre pratique mais également sur l’environnement de soin dans lequel il·elle·s travaillent et qui impacte l’expérience des femmes. La formation comprend un module e-learning d’environ 7h incluant podcasts, vidéos, témoignages, exercices, tests… et deux journées en présentiel à Namur. À travers des méthodes pédagogiques innovantes (Escape Game, Théâtre Forum…), il·elles seront invité·e·s à mettre les acquis de la formation directement à l’épreuve du terrain.

 

→ Formation « Soins Périnataux Respectueux : Comprendre et Prévenir les Violences Obstétricales »

Plan Cigogne : encore plus de places en crèches grâce à 22 projets soutenus

575 nouvelles places pour la petite enfance vont être créées en Région bruxelloise ! Elles viennent s’ajouter aux 773 places déjà débloquées suite au Plan Cigogne lancé en 2022 par Bénédicte Linard, ministre de l’Enfance en Fédération Wallonie-Bruxelles. Au total à Bruxelles, ce ne sont pas moins de 2.100 places supplémentaires qui seront mises à disposition des nouveaux parents à la clôture de ce Plan dont le volet bruxellois est géré par Rudi Vervoort, Ministre-Président bruxellois, en charge de la petite enfance à la COCOF.

Dans un communiqué, Rudi Vervoort s’est félicité de ce nouveau pas en avant : « Nous poursuivons nos efforts pour soutenir l’accueil de la petite enfance en Région bruxelloise. Aujourd’hui, le manque de places constitue encore un frein pour l’organisation des familles et surtout pour les familles monoparentales qui représentent environ un tiers des familles bruxelloises. Je me réjouis donc de cette collaboration fructueuse entre mon gouvernement et celui de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Augmenter le nombre de places, garantir un accueil de qualité et égal dans toutes les communes bruxelloises est essentiel ».

Deux volets au Plan Cigogne, pour un total de 2.100 nouvelles places en crèches à Bruxelles

Afin de soutenir la petite enfance, la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Région bruxelloise et la COCOF ont conjointement lancé, en 2022, un appel à projets visant à subventionner 2100 nouvelles places en crèches sur le territoire bruxellois à l’horizon 2026. Le premier volet du Plan permettra la création de 773 places d’accueil. Certaines structures reprises dans ce volet 1 sont déjà prêtes à ouvrir leurs portes. Le second volet permet quant à lui de sélectionner, sur la base d’un appel à projets commun, des projets portant sur la création de 1.224 nouvelles places d’accueil. Le 20 juillet dernier, après examen des différents projets, les premiers bénéficiaires ont enfin été sélectionnés ! Les 22 projets désignés se situent dans des quartiers dont le taux de couverture en places subventionnées est plus faible que la moyenne régionale. Tous les projets appliquent un tarif proportionnel aux revenus des parents et la grande majorité des projets sont portés par des structures publiques.

22 projets sélectionnés et 75 nouveaux postes de puériculteurs(trices) créés

Les porteurs de projets recevront rapidement les subsides leur permettant d’entamer les travaux pour, in fine, ouvrir de nouvelles places en crèche sur le territoire bruxellois. Pour le secteur public, 19 projets ont été sélectionnés pour un montant global de 22.221.300 euros financés par la COCOF. Pour le secteur privé, trois projets ont été sélectionnés pour un montant global de 1.071.400 d’euros financés par la COCOF. À la suite de cette première sélection, 575 nouvelles places seront ainsi créées. Précisons qu’une deuxième sélection de projets pourrait encore arriver cette année, après réception de l’avis de l’ONE. Les budgets régionaux sont également confirmés puisqu’un montant additionnel de 2 millions d’euros a été prévu par le Gouvernement bruxellois dans la trajectoire budgétaire pluriannuelle. Cette dynamique porte le montant global régional à plus de 16 millions d’euros en 2023 pour financer des postes de puériculteurs(trices) via le dispositif ACS qui permettront l’encadrement et l’accueil des enfants. Cette première sélection de projets va permettre de créer 75 postes de puériculteurs(trices).

“Créer davantage de places en crèche, c’est aussi faciliter la vie des familles qui ont besoin de solutions”

Bénédicte Linard, Ministre de l’Enfance et Vice-présidente du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles : « Permettre à plus d’enfants d’accéder à des places d’accueil, c’est fondamental pour leur développement et leur bien-être. Créer davantage de places en crèche, c’est aussi faciliter la vie des familles qui ont besoin de solutions. C’est pour cela que nous avons lancé ce grand chantier de création de places à Bruxelles, mais aussi en Wallonie, en priorité dans les zones où le nombre de places n’était pas suffisant. Le travail devra se poursuivre dans les années à venir pour que chaque enfant puisse être accueilli dans de bonnes conditions, mais aussi pour soutenir le travail des accueillantes et des puéricultrices, dont les missions sont essentielles. » 

Bronchiolite : enfin un vaccin pour les nourrissons !

L’Agence européenne des médicaments (EMA) a donné son feu vert au premier vaccin contre le virus respiratoire (VRS) destiné aux bébés et aux personnes âgées. Ce dernier connu surtout pour le fléau des bronchiolites qu’il cause chaque hiver.

Nommé “Abryso”, ce vaccin est le tout premier contre le VRS indiqué pour une immunisation passive des nourrissons depuis leur naissance et jusqu’à six mois après avoir été administré à la mère durant la grossesse. Le vaccin convient aussi à l’immunisation active des adultes de 60 ans et plus.

Le VRS est un virus qui affecte les voies respiratoires inférieures. Ses symptômes ressemblent à ceux d’un rhume. Toutefois, ce virus peut engendrer des complications et même se révéler mortel, essentiellement pour les jeunes enfants et les aînés. En Europe, il constitue l’une des raisons principales des hospitalisations infantiles.

 

Carte blanche sur les violences obstétricales : “Un travail d’enquête et d’auditions de deux ans bloqué au Sénat”

Quand une organisation professionnelle de gynécologues arrive à bloquer le résultat d’un travail d’enquête et d’auditions de deux ans au Sénat. Carte blanche publiée par la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée, co-signée par 45 associations de tout le secteur. “Une preuve que la société civile se préoccupe des violences gynécologiques et obstétricales et est interpelée par le blocage du dossier”, se réjouit la Plateforme sur sa page Facebook

“Vendredi 23 juin 2023 devait avoir lieu le vote au Sénat du rapport d’information sur les violences gynécologiques et obstétricales, contenant 92 recommandations. Adopté en commission le 22 mai à l’unanimité, ce rapport de plus de 250 pages vient clôturer un travail de deux ans d’auditions d’expert·es et professionnel·les de la santé ainsi que d’associations de terrain. Il a pour objectif de renforcer et garantir le respect, les droits et l’autodétermination des femmes tout au long de leur parcours gynécologique et obstétrical.

Selon les chiffres d’une enquête menée en 2021 par la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée auprès de plus de 4000 femmes, près de 40% d’entre elles ont été concernées par ces violences lors de leur accouchement !

Sur la demande du CD&V et de l’Open-VLD, le rapport a été renvoyé en commission suite à un courrier du VVOG (organisation professionnelle des gynécologues et obstétriciens flamands) reçu trois jours avant la date du vote. Le VVOG signale que le Collège Royal des Gynécologues Obstétriciens de langue française (CRGOLFB) aurait été contacté, et que l’organisation francophone serait alignée sur ce positionnement.

Nous nous interrogeons d’abord sur la procédure : comment se fait-il qu’un simple courrier puisse bloquer un rapport porté par des sénatrices depuis deux ans ? Et ce alors même que les deux organisations francophone et néerlandophone de gynécologues et obstétriciens avaient été entendues dans le cadre de ce dossier dès le 29 novembre 2021.

A la suite de l’audition, une note avait d’ailleurs été transmise par le Dr Capelle (du service de gynécologie du CHU de Liège), note intégrée dans le compte-rendu des auditions. Les organisations professionnelles des gynécologues ont été associées à l’élaboration de ce rapport. Cela n’a pas empêché le VVOG de contester les conclusions, au point de pousser le Sénat à suspendre le vote en plénière et renvoyer le dossier en commission.

La Belgique n’est pas épargnée par les violences gynécologiques et obstétricales

Ces derniers mois, dans toute l’Europe, des signalements de violences gynécologiques et obstétricales se sont multipliés. Le consentement éclairé des patientes n’est pas toujours recherché, des interventions peuvent être pratiquées malgré le refus de la patiente. Les femmes rapportent des comportements grossiers, brutaux ou dégradants commis par le personnel médical au moment de l’accouchement ou en consultation.

Elles rapportent également des pratiques délétères injustifiables telles que l’expression abdominale ou le point du mari. En Belgique, la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée a lancé en 2021 une enquête sur les accouchements avant et pendant la période covid.

Si plus de 4 200 femmes ont répondu au questionnaire qui visait à avoir des données chiffrées sur la situation, plus de 2 000 ont répondu aux questions ouvertes en laissant des témoignages sur des situations ressenties comme violentes dont l’effet impacte encore leur vie aujourd’hui (physiquement et/ou psychologiquement). Impossible de passer sous silence la libération de la parole et l’afflux de témoignages reçus ces dernières années ainsi que la littérature scientifique qui s’est considérablement étoffée, y compris dans les pays à haut revenu tels que l’Islande, l’Australie, les USA, les Pays-Bas, l’Espagne, l’Italie…

Dans ce contexte, le Collège national des gynécologues et obstétriciens de France (CNGOF) a pris le sujet des violences gynécologiques et obstétricales très au sérieux. Il a adopté en octobre 2021 une Charte des bonnes pratiques gynécologiques et a recommandé en janvier 2023 de limiter les examens pelviens non justifiés. En Belgique, une prise de conscience des professionnel·les est encore nécessaire et très attendue.

Plusieurs appels à projets ont été financés ces dernières années sur cette thématique, et cela par différents niveaux de pouvoir, permettant de faire progresser le travail de la société civile sur ce sujet.

S’il y a eu des avancées aux niveaux associatif et politique, nous regrettons que les organisations professionnelles de gynécologues freinent ce mouvement, au lieu de se placer au côté des patientes dans la lutte contre les violences.

Les femmes qui accouchent en Flandre sont moins bien traitées

Pourquoi la fronde vient-elle des gynécologues flamands ? Une explication est que les chiffres en Flandre sont moins bons qu’en Wallonie et à Bruxelles. Si la transparence des pratiques n’est pas encore au rendez-vous, certains chiffres notamment issus des rapports du CEPIP (Centre d’Épidémiologie Périnatale) et du SPE (Studiecentrum Perinatale Epidemiologie) sont pourtant éloquents.

Prenons par exemple la question des épisiotomies de routine. L’épisiotomie est une incision du périnée pratiquée au moment de l’accouchement afin d’accélérer l’expulsion. C’est un acte chirurgical assez largement répandu. Les bénéfices supposés de ce geste sont discutés par la recherche scientifique depuis plusieurs décennies.

Dans le dernier rapport du SPE, disponible en ligne et portant sur l’année 2021, on lit que le pourcentage d’épisiotomie chez les femmes ayant accouché par voie basse en Flandre est de 34,9%. Les taux en Flandre sont 2,4 fois plus élevés qu’à Bruxelles (14,8%) et 1,7 fois plus qu’en Wallonie (20,00%). La variabilité entre les maternités en Flandre est également énorme allant de 5,6% à 73,5%.

Il ne peut y avoir aucune raison médicale pour des taux aussi hauts et aussi disparates. Rappelons que l’OMS conseille de ne pas dépasser les 10%. Comment comprendre dès lors de telles disparités ? Nous pensons qu’il est important que les résultats des études scientifiques soient transposés dans la pratique clinique. Ici, par exemple, le mythe que les épisiotomies de routine protègent les femmes de déchirures sévères et d’incontinence a été invalidé depuis très longtemps par les revues systématiques de la Cochrane Library.

Stop à la banalisation des violences

Face à une organisation professionnelle de gynécologues obstétriciens et leurs représentant·es, ce sont plusieurs millions de jeunes filles et de femmes, mais également certains hommes trans et certaines personnes non-binaires qui sont concerné·es par la qualité de leurs soins tout au long de leur parcours gynécologique et/ou obstétrical, Nous demandons que soient pleinement respectés les droits des patient·es, et notamment :

  • Le droit à recevoir des prestations de soins de qualité, validées scientifiquement ;
  • Le droit au consentement libre et éclairé, c’est-à-dire précédé d’une information complète et fiable ;
  • Le droit d’avoir un dossier médical tenu à jour, conservé en lieu sûr, de le consulter et d’en obtenir des copies ;
  • Le droit au respect de la vie privée et de l’intimité ;
  • Le droit d’accès à une fonction de médiation compétente et non partiale ;
  • Le droit à la prise en charge de la douleur.

Ce ne pourra pas être le cas tant que la réalité des violences gynécologiques et obstétricales continuera d’être niée par certaines organisations professionnelles, et tant que les vécus des patient·es ne seront pas entendus.

Nous précisons bien ici “organisations professionnelles” et pas LES gynécologues car nous ne pensons pas que l’ensemble de leurs membres partagent le contenu de la lettre envoyée. Nos différentes associations ont organisé ces dernières années plusieurs séminaires, groupes de travail, conférences incluant des gynécologues-obstétricien·nes, des médecins généralistes, des futur·es professionnel·les de la santé qui déplorent elles et eux aussi la situation.

Il est donc essentiel que ce rapport – qui n’est pas loi, rappelons-le – puisse être voté. Cela permettrait d’avancer vers des pratiques gynécologiques et obstétricales bienveillantes et respectueuses dans lesquelles les femmes peuvent être actrices de leur vie et de leur santé. Nous espérons que les éventuels amendements déposés iront dans ce sens pour protéger les droits de la moitié de la population belge.”