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Prédire l’accouchement prématuré, ce sera bientôt possible (et révolutionnaire !)

Découverte révolutionnaire dans le monde périnatal : la prédiction de l’accouchement prématuré à 7 jours près. Céline Mehats, directrice de recherche à l’Inserm (Institut de santé et de recherche médicale) et spécialiste de l’accouchement et de la prématurité à l’Institut Cochin à Paris, s’est récemment confiée au micro du podcast “Naître” de France Inter sur cette avancée médicale majeure. Les résultats finaux devraient voir le jour en 2027.

“On ne sait pas arrêter le travail quand il a démarré. On sait le retarder de 48h maximum, ce qui est utile pour transférer la femme enceinte si elle n’est pas dans une maternité adaptée. Mais pour celles qui présentent des risques d’accouchement prématurés, on ne sait pas prédire si elles vont effectivement accoucher ou non. Avec mes recherches, cela sera désormais possible”, explique Céline Mehats.

Découverte majeure en 2019

Pendant dix ans, Céline Mehats a cherché à améliorer la prédiction chez les femmes qui menacent d’accoucher prématurément, afin de savoir si elles vont effectivement accoucher plus tôt. Et elle a finalement trouvé un moyen de le savoir : “Dr. Mehats a fait l’hypothèse que les changements qu’elle a identifiés dans les membranes de la poche des eaux pourraient aussi se manifester dans les sécrétions vaginales après la mise en route du travail. Au bout de dix ans de recherche, elle a ainsi identifié 8 marqueurs, 8 protéines, présentes dans les sécrétions vaginales, qui sont associées à l’entrée en travail”, peut-on entendre dans le podcast.

Moins de stress et de traitements inutiles

Grâce aux recherches de Céline Mehats, les femmes enceintes risquant d’accoucher prématurément pourront enfin savoir, grâce à un simple test PCR, le moment effectif de la naissance (à 7 ou 10 jours près). Il faudra néanmoins patienter encore plusieurs années pour que cette avancée majeure puisse être proposée officiellement à ces femmes. “Nous avons reçu le financement l’année dernière ; ce qui nous a permis de mettre en place l’étude clinique en cours actuellement, a encore précisé la chercheuse. Le PCR est en développement également et sera mis en place l’an prochain dans les hôpitaux afin de le tester sur un nombre suffisant de femmes. Il sera alors peut-être possible de prouver que les hospitalisations pour risques de prématurité puissent être diminuées de moitié ! Non seulement cela permettra de réduire les coûts des hôpitaux, mais surtout, les futures mères concernées auront moins de stress et éviteront les traitements inutiles.”  

La prématurité, un enjeu majeur de santé publique

La prématurité dans le monde représente 12% des naissances, soit 15 millions d’enfants (plus ou moins 1 enfant sur 10). Malgré les 30 ans de recherche sur le sujet, les mesures mises en oeuvre n’ont pas été efficaces, car le nombre de prématurés ne fait qu’augmenter et est la première cause de mortalité parmi les enfants de moins de 5 ans. En Belgique la moyenne des dix dernières années se situe autour de 10.000 naissances prématurées/an.

 

Écouter l’épisode 6 du podcast “Naître” dans son intégralité

Sofia Douieb

Prématurité : l’app “NeoParent” renforce la communication entre soignants et parents à l’UZ Brussel

L’application mobile “NeoParent” vient d’être implémentée au sein du service de néonatologie de l’UZ Brussel. L’objectif ? Renforcer la communication entre les prestataires de soins et les parents de bébés prématurés. Cette app permet aux parents de communiquer avec l’équipe soignante au sujet de leur bébé, de recevoir des informations personnalisées et de voir des photos de leur enfant. Ce mélange d’informations factuelles et de moments d’émotion entretient le lien avec le bébé placé en couveuse.

Les app et autres innovations techniques fleurissent dans le milieu hospitalier. Born in Brussels garde un œil attentif sur ces avancées technologiques souvent révolutionnaires. Parmi les quelques applications récentes : “Cloudcare” pour un suivi permanent du diabète chez l’enfant ; “RDK”, pour accélérer la prise en charge des maladies rares ; “Zico” , pour déstresser les enfants lors d’un séjour à l’hôpital ‘Keep contact’, pour suivre son enfant hospitalisé ; etc.

Concernant l’app “NeoParent”, elle a été développée par l’Odisee Hogeschool. “Le développement s’est fait en étroite collaboration avec les parents et les prestataires de soins ”, explique Inge Tency de l’Odisee Hogeschool dans une interview accordée à l’UZ Brussel. Le contenu et la présentation de l’app “NeoParent” s’appuient sur des recherches scientifiques. Une étude pilote a démontré la valeur ajoutée de l’app pour les parents. Inge Tency précise : « Nous avons donc cherché un partenaire pour peaufiner l’app, ce qui nous a conduits à MothChi (acronyme de “Mother & Child”), une entreprise informatique active dans le secteur des soins de santé. MothChi se charge du développement et de l’implémentation de l’app. »

“L’app permet de mieux planifier les visites”

L’équipe de néonatologie de l’UZ Brussel est enthousiaste quant à cette nouvelle app. Marianne Peelman, infirmière en chef, explique au sein d’un article publié sur le site de l’hôpital : « Les parents veulent tout savoir sur leur bébé. Grâce à l’app “NeoParent”, nous les informons en permanence, presque comme s’ils étaient là. L’app permet de mieux planifier les visites et nous pouvons l’utiliser pour demander aux parents d’apporter quelque chose pour leur enfant. S’ils nous font savoir via l’app qu’ils aimeraient donner le bain à leur bébé, nous faisons le nécessaire. S’ils ne peuvent pas être présents, ils restent en contact avec leur bébé d’une autre manière, via une webcam et désormais aussi via l’app “NeoParent”. » De plus, les parents peuvent être rassurés logistiquement parlant, car l’enregistrement et l’utilisation de l’app sont sécurisés et conformes aux normes en matière de confidentialité. Un lien vers Primuz, le Dossier Patient Informatisé de l’UZ Brussel, le garantit.

Un appui aux parents durant l’hospitalisation

Etienne Maeriën, de l’entreprise MothChi, développeuse de l’app, précise : “Une admission au service de néonatologie suscite l’angoisse et l’incertitude. ”NeoParent” offre un appui aux parents pendant cette période. L’app leur apporte des réponses à leurs questions et leur permet de communiquer directement avec l’équipe soignante au sujet de leur bébé. Cette proximité les rassure. » Au sein de l’app, un glossaire médical est intégré et explique, par exemple, ce qu’implique une assistance respiratoire ou une sonde gastrique pour le bébé. De quoi dissiper certaines incertitudes. Etienne Maeriën ajoute : « Les infirmières et les autres membres du personnel prennent des notes et des photos, afin d’offrir un suivi en temps réel aux parents. Plus besoin de téléphoner pour savoir comment s’est passée la nuit : il suffit de consulter l’app “NeoParent”. »

Prix de la meilleure innovation en néonatologie

L’application a déjà remporté plusieurs récompenses. Coalition Next Belgium l’a sélectionnée parmi les solutions de santé numériques finalistes dans la catégorie des soins à distance. Lors du symposium Zorg rond de Pasgeborene aux Pays-Bas, l’app “NeoParent” a valu à l’Odisee Hogeschool de décrocher le prix « Truus van Lier » de la meilleure innovation en néonatologie.

 

Sofia Douieb

Préserver la santé des tout-petits en vacances : conseils et mises en garde !

L’été est le moment idéal pour déconnecter et partir en vacances au soleil. Si vous voyagez en famille, avec des enfants en bas âge, prenez d’autant plus vos précautions ! Au sein d’une série d’articles, l’Hôpital Universitaire de Bruxelles (HUB) vous donne quelques conseils de vigilance sur plusieurs thématiques : la santé oculaire, la prévention des otites, la protection de la peau, l’hydratation, la bonne alimentation…

Sur notre site web Born in Brussels, plusieurs pages font référence à ces gestes essentiels à adopter en vacances, pour préserver la santé des tout-petits : Exposition au soleil du bébé et du jeune enfantJe prends l’avion enceinte ou avec un bébéVoyager en voiture enceinte ou avec un bébé ; etc.

Attention aux UV, pour les yeux et la peau

L’exposition aux rayons ultraviolets (UVA et UVB) présente des risques connus pour la peau et les yeux, tels que le cancer, le vieillissement prématuré, les photokératites et diverses affections oculaires. Les dermatologues et ophtalmologistes recommandent de limiter l’exposition aux UV, d’utiliser des vêtements et crèmes solaires avec un haut indice SPF, et de porter des lunettes de soleil certifiées avec une protection UV adéquate. Les lunettes doivent être bien ajustées et adaptées aux enfants pour une protection optimale. Lors de baignades, il est déconseillé de porter des lentilles de contact pour éviter les infections, et un rinçage au sérum physiologique peut soulager les irritations causées par le chlore, le sel ou le sable.

De l’eau, de l’eau, de l’eau

Que ce soit en été ou en hiver, une alimentation équilibrée pendant les repas est essentielle, privilégiant l’eau, les fruits, les salades variées, la viande, le fromage et les fruits en dessert, tout en évitant les collations et aliments ultra-transformés. Les sorbets peuvent remplacer les glaces traditionnelles en été. Une alimentation équilibrée et une activité physique régulière dès le plus jeune âge sont bénéfiques pour la santé à court et long terme. L’été est aussi une période propice aux activités familiales comme les promenades et les jeux, avec le slogan PEPE (plaisir, eau, partage et équilibre) à adopter. Une hydratation optimale et renforcée est fortement recommandée en cas de fortes chaleurs. Pour éviter la déshydratation, il est crucial de boire régulièrement, de se rafraîchir avec des serviettes humides et de se dévêtir si nécessaire, de manger des repas légers riches en sels minéraux, notamment des fruits et légumes hydratants comme le concombre et la pastèque et de limiter les efforts physiques. Il est important de protéger son habitation du soleil pour maintenir une température autour de 25°C, d’éviter de sortir pendant les heures les plus chaudes, de fréquenter des lieux frais.

Prévenir les otites en cas de baignade

Pendant l’été, les otites externes sont fréquentes mais peuvent être évitées avec des précautions simples. Il est conseillé de ne rien insérer dans les oreilles et de consulter un professionnel pour retirer l’excès de cérumen. Après la baignade, bien sécher les oreilles, utiliser un sèche-cheveux à faible puissance et appliquer des gouttes auriculaires préventives. Les otites externes, causées par l’humidité prolongée favorisant les bactéries et champignons, provoquent douleurs, démangeaisons, écoulements et parfois fièvre, mais sont généralement traitables avec des gouttes auriculaires prescrites. Les enfants avec des drains peuvent nager en toute sécurité en suivant les conseils de leur ORL, mais ceux avec une otite active doivent éviter la baignade. En prenant ces précautions, les enfants peuvent profiter pleinement des activités aquatiques estivales sans que la peur des otites ne gâche leurs vacances.

 

Lire l’Edito de l’HUB : “Pas de vacances pour la santé !”

 

Sofia Douieb

28 millions d’euros récoltés par Unicef en soutien aux enfants dans le monde entier

Un communiqué publié par Unicef Belgique révèle que l’antenne belge du Fonds des Nations unies pour l’enfance a réussi à récolter plus de 28 millions d’euros l’année dernière en soutien aux enfants dans le monde entier. Ce résultat a été rendu possible grâce au soutien de près de 95 000 marraines et parrains.

Sur cette somme, plus de 19 millions ont été alloués à des programmes d’aide d’urgence et de développement destinés aux enfants vulnérables à travers le monde. Unicef rappelle que des régions telles que la Syrie, la Turquie, le Maroc, la République démocratique du Congo, Haïti, le Yémen, le Soudan, l’Afghanistan, l’Ukraine et Gaza ont été touchées par des catastrophes naturelles ou des conflits prolongés, voire les deux.

Une aide immédiate aux familles

Ces fonds permettent d’apporter une aide immédiate aux familles vivant dans ces zones. Unicef insiste : “Les bases d’un développement structurel sont posées afin d’améliorer les perspectives des adultes de demain”. Les enfants bénéficient ainsi d’un accès à des soins de santé, à de l’eau potable, à des repas nutritifs et à une éducation de qualité.

Promotion et protection des droits de l’enfant

En plus de son action à l’échelle mondiale, Unicef Belgique se concentre sur la promotion et la protection des droits de l’enfant, ainsi que sur les problèmes urgents en Belgique. En 2023, l’organisation a mis l’accent sur la pauvreté infantile, le bien-être mental et les enjeux climatiques.

“Prendre le parti des enfants”, un mémorandum en vue des élections

En prévision des élections à venir, Unicef Belgique a lancé un mémorandum (déjà partagé sur Born in Brussels) et une campagne de sensibilisation auprès des responsables politiques et du grand public, intitulée “Prendre le parti des enfants”. Ce document met en lumière le fait qu’environ un demi-million d’enfants en Belgique risquent de tomber dans la pauvreté, tandis que de nombreux autres sont confrontés à des problèmes de santé mentale et à des inégalités dans l’accès aux services de garde d’enfants et à l’éducation, en plus des risques environnementaux.

Deux jours de congé rémunéré en cas de fausse couche pour les fonctionnaires du fédéral

Une étape importante vers la reconnaissance du deuil en cas de fausse couche ou de perte de grossesse a été franchie en Belgique ce lundi 6 mai. Les fonctionnaires du fédéral auront désormais droit à deux jours de congé rémunéré en cas de fausse couche, selon une annonce de la ministre de la Fonction publique, Petra De Sutter. “En prévoyant deux jours de congé légaux, j’espère briser ce tabou et rendre le sujet abordable”, a-t-elle déclaré. 

Cette mesure vise à combler une lacune importante dans le soutien offert aux personnes confrontées à cette épreuve. Petra De Sutter, qui est également gynécologue, souligne que jusqu’à un quart des grossesses se terminent prématurément, mais que le sujet reste souvent tabou, exacerbant la solitude des personnes concernées. Cette avancée témoigne d’une prise de conscience croissante de la nécessité de reconnaître et de soutenir pleinement les personnes confrontées à la perte d’une grossesse, tant sur le plan physique qu’émotionnel. Mais ce n’est qu’un début et d’autres avancées doivent encore se concrétiser pour que toutes toutes les femmes soient sur un même pied d’égalité.

Situation des femmes du secteur privé : un vide légal persistant

Cependant, cette avancée survient dans un contexte où persiste un vide juridique pour les travailleuses du secteur privé en Belgique. Elles doivent donc faire face à des défis supplémentaires lorsqu’elles traversent cette épreuve, sans bénéficier du même soutien légal que leurs homologues du secteur public. Cette disparité souligne l’importance d’une action législative pour combler ce manque et garantir un traitement équitable à toutes les travailleuses confrontées à une fausse couche. Fin 2022, la députée Vanessa Matz (Les Engagés) a déposé une proposition de loi pour pallier ce manque. Pour elle, il suffirait d’apporter un ajout dans l’arrêté royal du 28 août 1963, qui régit ce qu’on appelle le «petit chômage» (permettant au travailleur de conserver sa rémunération normale notamment lorsque certains événements familiaux surviennent).

Prendre exemple sur les mesures mondiales en la matière

Dans d’autres pays, des mesures similaires sont prises pour reconnaître et soutenir les personnes confrontées à une fausse couche. Par exemple, la Nouvelle-Zélande a récemment adopté une loi permettant aux femmes et à leur partenaire de prendre trois jours de congés payés pour faire leur deuil. D’autres pays comme l’Inde, l’Indonésie, ou encore les Philippines ont également mis en place des politiques similaires, octroyant des congés payés en cas de fausse couche. En Ontario, au Canada, une femme qui subit une fausse couche peut bénéficier de 17 semaines de congé sans solde, tandis qu’en Australie, un congé sans solde est possible en cas de perte du bébé après au moins 12 semaines de grossesse. Ces exemples montrent une tendance vers une sensibilisation mondiale à la nécessité de reconnaître et de soutenir les personnes confrontées à une fausse couche. En Belgique, cependant, aucune mesure n’est encore en place pour les travailleuses du secteur privé qui traversent cette épreuve, mettant en lumière un besoin urgent de réforme législative pour combler ce vide et offrir un soutien adéquat à toutes les personnes concernées.

Droits et allocations en cas de fausse couche : ce qui est prévu à Bruxelles

Dans la région de Bruxelles, si vous êtes confrontée à une fausse couche ou si votre enfant est mort-né, vous avez droit à l’allocation de naissance dans certaines conditions. Vous pouvez bénéficier de cette allocation si votre enfant est mort-né ou si vous avez fait une fausse couche et que la grossesse a duré au moins 180 jours. Cependant, si la fausse couche survient avant le 180e jour de grossesse, vous ne serez pas éligible à l’allocation de naissance. La durée de la grossesse est calculée à partir de la conception. Pour obtenir cette allocation, vous devez envoyer l’acte d’enfant sans vie rédigé par la commune à votre caisse d’allocations familiales. Il est important de noter que l’allocation de naissance est toujours versée à la mère de l’enfant.

Plus d’infos ici

Comment vivre après la mort de son bébé ?

Au sein d’un précédent article publié sur Born in Brussels, nous vous partagions le témoignage Samantha (qui s’est exprimée dans l’émission “Ça commence aujourd’hui” de France 2) . Elle y partage son expérience déchirante de la perte de son bébé à la 38e semaine de grossesse. Elle décrit le choc et la confusion qui ont suivi l’annonce de la mort de son bébé par le médecin, ainsi que les sentiments de désespoir et de déni qui ont suivi. Malgré cette tragédie, Samantha et son partenaire ont trouvé la force de se soutenir mutuellement et ont ensuite accueilli une nouvelle grossesse avec espoir. Le témoignage de Samantha met en lumière la complexité et la douleur du deuil périnatal, ainsi que l’importance cruciale du soutien familial et de l’accompagnement professionnel pour aider les parents à traverser cette épreuve dévastatrice.

Lire le témoignage

 

Sofia Douieb