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Familles monoparentales : le projet Hamac est sauvé !

Bonne nouvelle pour l’asbl HAMAC, qui avait mis fin à ses activités en juin 2023 : elle vient d’annoncer que le projet a été repris par La ligue des familles, en collaboration avec la Maison des Parents Solo et le Petit vélo Jaune. Un soulagement pour les familles monoparentales et, plus généralement, pour l’ensemble du secteur périnatal bruxellois !

Voici ce qu’écrit, sur son site, l’asbl Hamac, qui se transforme aujourd’hui en projet : “Nous tenons, à remercier infiniment chaque volontaire, donateur·trice, asbl du secteur ou d’ailleurs, opérateur culturel, institution publique… d’avoir répondu à nos besoins, à un moment donné, et ainsi permis que HAMAC devienne un incontournable dans le paysage bruxellois de la monoparentalité et de la petite enfance. Nous saluons aussi les parents solo, qui nous avez ébloui par votre générosité, courage et infinie confiance ; les accompagnant·e·s, qui vous êtes engagé·es pleinement afin de contribuer à une société plus juste, heureuse et solidaire ; les enfants optimistes qui avez dévoré ces moments partagés et fait grandir les adultes, nous vous remercions d’avoir rendu cette aventure vivante, passionnante et inspirante !” Une aventure qui peut heureusement continuer ses activités grâce à l’association de trois acteurs clés du secteur de la monoparentalité à Bruxelles.

​→ Désormais vous pouvez contacter Hélène Bougaud, chargée de projet, à l’adresse suivante h.bougaud@liguedesfamilles.be ou à ce numéro 02/507.72.19, si vous souhaitez faire partie de l’aventure HAMAC ! 

 

Les moyens continuent de manquer

Cette reprise du projet Hamac, annoncée le 15 mars dernier, est évidemment une bonne nouvelle, mais tout n’est pas rose pour autant. Comme l’indique La Ligue des Familles dans un communiqué de presse : “Sans grande surprise, c’est l’argent qui a manqué : l’asbl était en panne de financements. HAMAC a ainsi subi le sort de trop nombreuses petites structures associatives, pourtant si précieuses sur le terrain. Aujourd’hui, trois associations ont choisi de se battre pour faire renaître HAMAC et offrir un soutien structurel aux parents solos de Bruxelles. La Maison des parents solos, la Ligue des familles et le Petit vélo jaune joignent leurs efforts pour relancer ce beau projet. Mais l’argent reste le nerf de la guerre. Les trois associations lancent donc un appel, vers le privé ou le public, pour trouver les fonds structurels nécessaires.”

Le projet Hamac, c’est quoi au juste ?

Dans un précédent article publié sur Born in Brussels, nous vous parlions de l’asbl Hamac et de ses activités auprès des familles monoparentales. Le principe : proposer à un.e bénévole de prendre en charge un enfant issu d’une famille monoparentale durant quelques heures par semaine. Le projet Hamac vise ainsi à créer des liens durables et enrichissants entre des familles monoparentales, leurs enfants et des accompagnant.e.s bénévoles, habitants d’un même quartier. Des moments de rencontres, de la complicité, du répit pour des parents surmenés…

Nombre record de familles monoparentales à Bruxelles

Bruxelles compte 65.000 familles monoparentales dont les parents solos sont majoritairement des femmes. Cela représenterait environ une famille bruxelloise sur trois ! Souvent fragiles, ces familles ont bien besoin de soutien (financier, matériel, psychologique, etc.). Pour cela, il existe notamment un site d’information, un centre spécifique, ou encore Le petit vélo jaune qui offre un encadrement bénévole pour les parents, mais cela reste peu comparé à l’étendue des besoins de ces familles. De plus, ces aides sont plutôt centrées sur les parents solos que sur leurs enfants. C’est exactement là qu’intervient Hamac, un projet bel et bien essentiel dans le paysage bruxellois. 

Sofia Douieb

Mars 2024 : une rubrique “Cap à l’international” a été ajoutée à notre newsletter

Le contenu de Born in Brussels s’élargit un peu plus en mettant en valeur des initiatives proposées autour du monde !

Photo : Sofia Douieb

 

Soucieuse de toujours se renouveler et apporter de nouveaux contenus aux lecteurs, l’équipe de Born in Brussels a décidé d’ajouter une rubrique “Cap à l’international” au sein de sa newsletter. C’est ainsi que depuis la BiB news de mars, quelques articles concernant d’autres régions du monde ont été mis en avant.

Voici quelques exemples :

Ce n’est évidemment qu’un début, car nos agendas prendront également des allures plus internationales à l’avenir. L’idée étant de ne pas se cantonner aux idées purement bruxelloises, mais bien de s’inspirer aussi des initiatives extérieures ; de ce qui se fait au-delà de nos frontières en matière de périnatalité. Tout cela sans perdre de vue que nous parlons surtout, sur notre site, des enfants “Born in Brussels” !

 

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“Nommez un Ministre National de l’enfant !”, appellent les pédiatres en vue des élections

Le 14 mars dernier, la Belgian Academy of Paediatrics (BAoP) a présenté son Plan de Soins pour l’Enfant. Élaboré en concertation avec des dizaines d’acteurs du monde de la pédiatrie, cette brique d’environ 250 pages expose les dix recommandations à mettre en place pour améliorer les soins pédiatriques en Belgique. La plus marquante : “nommer un Ministre National de l’enfant”.

Ce Plan de Soins pour l’Enfant démontre qu’il est devenu essentiel pour les pédiatres belges de réclamer des changements. “Il semble que nous ne fassions que nous plaindre”, déclare, à Belga, le professeur Ann De Guchtenaere, présidente de la Belgian Academy of Paediatrics (BAoP), “mais le problème fondamental est que nos patients n’ont pas de voix et que nous devons les défendre.

“Le réflexe ‘Enfant’ n’existe pas !”

Il y a manifestement une réelle frustration qui s’est installée chez les pédiatres depuis une vingtaine d’années. Ils souhaitent que l’enfant bénéficie de soins dédiés et qu’il puisse prendre des traitements spécifiques. L’augmentation des maladies chroniques chez les enfants et les jeunes est notamment extrêmement préoccupante, car elles surviennent à des âges de plus en plus précoces. Parallèlement, les soins aux jeunes de moins de 18 ans se dégradent en raison d’une politique fragmentée entre les niveaux régional et fédéral, ce qui a des conséquences néfastes sur la qualité et la sécurité des soins médicaux qui leur sont prodigués, les reléguant à une position marginale dans le système de santé. “Le réflexe ‘Enfant” n’existe pas !” déplore le professeur Ann De Guchtenaere.

Un Plan pour faire bouger les lignes

Au travers de ce Plan de Soins pour l’Enfant, les pédiatres belges appellent donc à une prise de conscience et à une action politique pour améliorer ces soins pédiatriques en Belgique. Avec leurs dix recommandations, ils appellent à un changement significatif pour garantir un avenir meilleur pour les générations futures. Tous se mettent derrière ce Plan dans l’espoir d’enfin faire bouger les lignes. “Avec ces signatures, nous voulons montrer clairement qu’il existe un large consensus au sein des différents secteurs pour placer l’enfant au centre des soins”, souligne le professeur Ann De Guchtenaere. “Notre dernière recommandation prévoit la nomination d’un ministre de l’enfance, ce qui n’est pas une coïncidence.”

→ Lire le Plan dans son intégralité 

Les pédiatres veulent un ministère de l’Enfance

L’engagement des pédiatres en faveur de la nomination d’un ministre de l’Enfance, juste après les élections de juin, reflète leur détermination à placer les enfants et les jeunes au centre des préoccupations médicales et politiques. Il n’y a pas de ‘Conseil des enfants’, par analogie avec le ‘Conseil des personnes âgées'”, précise encore le Pr De Guchtenaere. “La loi sur les droits des patients, par exemple, n’a pas impliqué de comité des enfants. Pour nous, il s’agit d’une sorte d’États généraux où nous donnons aussi largement la parole aux enfants.”  Il faudra, selon elle, une approche intégrée de toutes les disciplines impliquées dans la prise en charge des enfants.

“Aucune autre spécialité ne fait autant de crêpes pour la charité !”

Le futur ministre de l’Enfance, si la demande se concrétise, aura également en charge le budget, nerf de la guerre, dédié aux soins pédiatriques. Car, comme l’expriment certains pédiatres au journal Le Spécialiste : “Nos interventions doivent être indolores. Deux tiers des enfants ont peur d’aller à l’hôpital, il faut y travailler. Mais nous avons 0 euro pour mener une politique appropriée. À cet égard, nous dépendons de la bonne volonté des hôpitaux pour cofinancer ce cadre. Aujourd’hui, nous faisons avec ce que nous avons : aucune autre spécialité ne fait autant de crêpes pour la charité !”

Quid des autres recommandations ?

Si la dernière recommandation a été davantage mise en valeur par la BAoP, ce n’est pas pour autant que les autres sont moins importantes. Les pédiatres appellent également les politiques à appliquer les mesures suivantes :

  • Baser toutes les décisions sur les droits de l’enfant.
  • Accorder aux enfants, aux jeunes et aux parents (parents adoptifs, tuteurs, éducateurs, etc.) une voix structurelle dans la détermination des politiques de santé.
  • Investir beaucoup plus dans toutes les formes de prévention et donner la priorité à la prévention à l’ordre du jour politique.
  • Élaborer un Rapport annuel sur l’enfance pour la Belgique.
  • Offrir des incitations à court terme pour la collaboration et la connexion intersectorielles.
  • Assurer une garantie de soins de qualité pour l’enfant grâce à une formation adéquate.
  • Mettre l’accent sur les enfants vulnérables !
  • Valoriser les professionnels impliqués dans les soins aux enfants.
  • Élaborer, notamment, un nouveau programme de soins pédiatriques.
  • Nommer un Ministre National de l’enfant avec des pouvoirs de coordination et de supervision.

→ Les 10 recommandations détaillées

Quelques mots sur la Belgian Academy of Paediatrics (BAoP)

La Belgian Academy of Paediatrics (BAoP) est une organisation dédiée à représenter et promouvoir les intérêts des enfants, ainsi que ceux des pédiatres en Belgique. Fondée sur les principes de la Convention des droits de l’enfant, la BAoP agit en étroite collaboration avec diverses organisations centrées sur l’enfance pour influencer le paysage politique en faveur des enfants et des jeunes. En parallèle, elle s’efforce d’améliorer les normes de formation, de service et de recherche, tout en défendant les intérêts professionnels des pédiatres tant au niveau national qu’européen.

Sofia Douieb 

Les droits des femmes font un bond en avant en France ; quid de la Belgique ?

“C’est une victoire historique : la France est le premier pays au monde à inscrire l’IVG dans sa Constitution !”, se sont exclamés la plupart des médias français en début de semaine dernière. En cette journée des droits des femmes, le 8 mars, le symbole est d’autant plus fort. De quoi donner de l’espoir aux défenseurs des droits des femmes à travers le monde, y compris en Belgique, clairement à la traîne en la matière.

En Belgique, en effet, le débat sur la réforme de la législation sur l’avortement s’éternise depuis trop longtemps. Malgré les recommandations d’experts en faveur d’une réforme et les cris désespérés des associations féministes, les mesures concrètes tardent à être mises en œuvre. “On a une proposition de loi toujours pendante à la Chambre, donc on pourrait la voter maintenant, mais pour ça il faut une volonté politique”, souligne, à RTL, la présidente de la commission éthique des femmes francophones de Belgique, Syvlie Lausberg.

La France inscrit l’IVG dans sa Constitution

L’acte est important et symbolique en matière de droit des femmes. En inscrivant l’IVG au sein de sa Constitution – une première mondiale on le rappelle -, la France donne l’exemple et crie au monde entier de la suivre. Car il faut savoir que près de 40% des femmes en âge de procréer vivent dans des pays où l’avortement est soit extrêmement restreint, soit légal mais inaccessible en pratique. Au moment d’annoncer la nouvelle, le premier ministre français, Gabriel Attal a déclaré : “Nous avons une dette morale envers toutes les femmes qui ont souffert dans leur chair d’avortements illégaux. Le droit à l’interruption volontaire de grossesse reste en danger et à la merci de ceux qui en décident.”

Des avancées mondiales, mais des défis persistants

Ailleurs dans le monde, au cours des trente dernières années, plus de soixante pays ont entrepris des réformes législatives pour faciliter l’accès à l’avortement, reconnaissant ainsi le rôle crucial de cette pratique pour protéger la vie et la santé des femmes et des personnes pouvant tomber enceintes. En Irlande par exemple, un référendum historique en 2018 a marqué un tournant dans l’histoire législative européenne, abolissant presque totalement l’interdiction de l’avortement. On comprend mieux alors pourquoi la décision de la France d’inscrire cette interdiction dans sa Constitution est historique et unique au monde ! Pourtant, malgré ces avancées notables, de nombreux pays maintiennent toujours des lois draconiennes qui entravent l’accès à des avortements sûrs et légaux.

Appel à l’action en Belgique

“Les lois n’empêchent jamais que des avortements soient pratiqués, elles empêchent que ces derniers aient lieu dans un cadre sécurisé, ce qui a un impact non négligeable sur la morbidité et la mortalité”, souligne l’Organisation Mondiale de la Santé. Cette situation représente une violation flagrante des droits humains, privant les femmes de leur droit fondamental à disposer de leur corps et à prendre des décisions autonomes concernant leur santé reproductive. En Belgique, le cadre légal actuel a pour conséquence que des centaines de femmes sont encore obligées de se rendre à l’étranger pour réaliser une interruption volontaire de grossesse. Elles étaient 371 femmes obligées de se rendre aux Pays Bas en 2021. Pour Amnesty International Belgique, ONG qui s’est exprimée au sein d’un virulent communiqué, “II s’agit là d’une situation inacceptable à nos yeux, car le non accès à un avortement en Belgique renforce encore la vulnérabilité de femmes déjà précaires. Il est essentiel que notre pays puisse offrir aux personnes les plus précarisées un accès à un avortement de manière optimale, sans stigmatisation ni obstacles.”

Vers un droit européen à l’avortement ?

Syvlie Lausberg, présidente de la commission éthique des femmes francophones de Belgique, veut même aller plus loin dans l’action en appelant à un droit européen pour protéger les droits de toutes les femmes d’Europe. “Ce que nous voulons, c’est un droit européen, pour protéger les droits de toutes les femmes d’Europe. 40.000 femmes meurent chaque année dans le monde des suites d’un avortement non-sécurisé et des millions de femmes sont blessées à vie.” En cette journée internationale des droits des femmes, il est donc crucial de rappeler que la lutte pour l’égalité et la justice est loin d’être terminée. Chaque victoire, qu’elle soit en France, en Belgique ou ailleurs, est une étape vers un monde plus juste et égalitaire pour tous.

 

Sofia Douieb

Sortie ciné : ‘Holy Rosita’ et son désir d’enfant envers et contre tous

Le film flamand ‘Holy Rosita’ est projeté en ce moment sur les grands écrans. L’histoire est touchante, l’actrice attachante. On y parle de désir d’enfant et une question assez universelle est soulevée : est-ce que tout le monde peut être considéré comme apte à s’occuper d’un bébé ? 

Photo tirée du film ‘Holy Rosita’ – ©Kris De Witte

 

Le synopsis : “Rosita est une jeune femme enjouée, appréciée de tous, qui souhaite ardemment avoir un enfant. Mais son entourage trouve cela irresponsable car Rosita peut à peine s’occuper d’elle-même. Quand Rosita tombe quand même enceinte, elle décide de garder sa grossesse secrète.”

Une ode à la liberté et à la vie

Ce premier long-métrage du réalisateur Wannes Destoop est bien de chez nous puisqu’il se passe à Ostende. L’ambiance du tram de la côte, de la plage, du Luna Park, de l’arrière-pays et de ses habitants permet de s’immerger immédiatement dans le film. On a envie de courir avec Rosita sur la plage, de plonger les pieds dans l’eau… Et puis on s’attache très vite à ce personnage jovial joué par l’actrice Daphne Agten ; à cette jeune femme vulnérable, drôle, attachante, mais avec sa part d’ombre également. Elle est si à l’aise avec les petits, si maternelle que son désir d’enfant semble tout naturel. Sauf que sa mère d’accueil, et plus généralement la société, ne l’entendent pas de cette oreille. Pour eux, elle n’est pas apte à s’occuper d’un bébé du fait de son côté “spécial” et déconnecté de la vie d’adulte et des responsabilités qui l’accompagnent. Mais Rosita sait qu’elle en est capable ; elle veut être libre et vivre sa vie ardemment, avec son bébé secrètement logé dans son ventre…

Unanimité de la presse

« Avec ‘Holy Rosita’, je veux proposer une histoire réconfortante et pleine d’espoir, de mères et d’enfants, d’âmes vulnérables qualifiées de ‘spéciales’ par la société mais qui ont, elles aussi, droit au bonheur. ‘Holy Rosita’ est un appel à prendre soin les uns des autres dans une société où règne l’individualisme », s’est exprimé Wannes Destoop dans une interview de Cinéart pour annoncer l’avant-première mondiale du film à Ostende. C’est aussi à ce moment-là que la presse a pu visionner pour la première fois ‘Holy Rosita’ et l’engouement fut unanime. Voici d’ailleurs quelques critiques :

  • Daphne Agten livre une performance pleine de grâce et d’intensité. Elle est magnifique dans ce trajet d’émancipation qui n’a pas peur du mélodrame, tout en osant la joie et l’espoir. – Focus Vif
  • L’actrice Daphné Agten trouve là un formidable premier rôle au cinéma et lui donne superbement chair avec une profondeur désarmante. – Le Soir
  • Une belle réussite et un réalisateur à suivre. – L’Avenir

Le trailer

Texte : Sofia Douieb