Par homoparentalités, il faut entendre les différentes structures familiales au sein desquelles un couple du même sexe ou un parent homosexuel seul élève un ou plusieurs enfants. Comme pour les autres familles, les familles homoparentales sont multiples : recomposées (dans le cas où l’un ou l’autre a un passé hétérosexuel), en coparentalité (sans être en couple) … N’ayant pas la possibilité d’enfanter naturellement, le couple homosexuel peut avoir recours à l’adoption, à la gestation par autrui ou même devenir famille d’accueil.

Couple homosexuel formant une famille recomposée

De nombreuses combinaisons parentales existent et il n’est pas rare que certaines personnes homosexuelles aient eu un parcours hétérosexuel dont un ou plusieurs enfants sont issus. Comme pour chaque nouveau couple, homosexuel ou hétérosexuel, la famille recomposée doit faire face aux mêmes défis pour que chacun puisse exprimer son ressenti, ses émotions, ses craintes… et trouve sa place dans la nouvelle mosaïque.

Coparentalité

La coparentalité désigne une forme de parentalité dans laquelle une femme et un homme décident de donner la vie et d’élever un enfant sans forcément former un couple. Chacun des parents vit donc sa propre vie sentimentale et personnelle de son côté. Les parents peuvent être homo- bi- ou hétérosexuels et peuvent vivre seuls ou être en couple.

Dans cette configuration, le plus souvent, les parents choisissent la garde alternée pour élever leur.s enfant.s. Il y a donc une maman et un papa qui sont les parents biologiques et légaux. Mais il y a aussi éventuellement un.e partenaire pour chaque parent qui peut également jouer un rôle parental affectif pour l’enfant (on les appelle « parents sociaux »).

L’adoption au sein d’un couple homosexuel

En Belgique, les dispositions légales permettent aux couples homosexuels d’adopter conjointement un enfant. Ces deux parents ont les mêmes liens, droits et devoirs envers leur enfant. Lorsqu’un couple lesbien a recours à l’insémination avec un donneur, on parle d’adoption intra-familiale. Lorsqu’un couple homosexuel souhaite adopter un enfant sans qu’il y ait de lien biologique, la situation peut être plus complexe. Tout comme les couples hétérosexuels, ils doivent suivre la procédure légale auprès de l’autorité bruxelloise compétente. Les adoptions internationales d’enfants au sein d’un couple de même sexe en Belgique sont très rares. Les pays d’origine peuvent être réticents à cette forme d’adoption.

La gestation par autrui (GPA)

Lorsque les membres d’un couple homosexuel ne peuvent, pour différentes raisons, mettre au monde un enfant eux-mêmes, ils peuvent avoir recours à la gestation pour autrui (GPA). Il peut s’agir de femmes tout comme d’hommes célibataires ou en couple souhaitant créer un lien génétique avec leur descendance et ne souhaitant pas partager cette parentalité avec des personnes extérieurs au cadre familial. La GPA est pratiquée par quelques centres de fertilité en Belgique, sans pourtant être encadrée par un cadre légal. Cette absence de cadre légal peut poser problème en cas de recours juridique, ce qui doit inciter les parents qui souhaitent passer par la GPA à la plus grande prudence. Et certainement si le couple homosexuel s’adresse à des agences situées à l’étranger, comme aux Etats-Unis, au Canada, en Ukraine ou en Russie par exemple. Les services peuvent s’avérer onéreux, en plus du différentiel culturel et linguistique. Certains pays interdisent la GPA pour les candidats étrangers : l’Inde, le Népal, la Thaïlande ou récemment le Mexique.

Lorsqu’un couple de même sexe conçoit un enfant par la GPA, il peut faire reconnaître l’adoption de l’enfant prononcée à l’étranger par le SPF Justice et procéder ensuite à une adoption intra-familiale. Ce procédé offre aux parents les mêmes liens légaux entre les deux parents et l’enfant.

Couple homosexuel et accueil d’enfants en difficulté

Devenir une famille d’accueil est une démarche qui s’adresse à tous, sans conditions d’âge, de culture ou de situation sociale. Toutes les familles sont les bienvenues : couples hétérosexuels ou homosexuels, avec ou sans enfants, en famille recomposée ou monoparentale. Chacun peut s’engager à ce que l’enfant accueilli au sein de la famille ait un cadre affectif, éducatif en adéquation avec ses besoins. L’accueil est un projet qui doit aussi permettre à l’enfant de maintenir, reconstruire ou renforcer le lien avec ses parents.

Dans tous les cas

L’arrivée d’un bébé, l’intégration des enfants existants, l’adoption ou l’accueil d’un enfant en difficulté au sein d’une famille homosexuelle représentent les mêmes défis que dans un couple hétérosexuel. L’enfant prend appui sur le couple parental mais aussi sur les autres adultes qui l’entourent. Une maman qui élève seule son ou ses enfants doit aussi compter sur l’entourage social comme l’école, les institutions, son réseau social pour que son ou ses enfants soient en lien avec d’autres formes de représentation de l’adulte. Les recherches montrent que depuis une trentaine d’années, aucunes différences ne sont relevées entre les enfants issus de couples homosexuels et les autres, tant au niveau de leur identité que dans leur développement psychosocial.

Les enfants ont besoin d’avoir des explications claires sur leur origine et il est important que les parents puissent répondre à leurs interrogations, progressivement, en fonction de leur âge et de leur niveau de compréhension. Un enfant est le fruit d’un désir porté par deux personnes, ce que ses parents peuvent lui expliquer à leur manière, avec leurs mots.

En cas de difficulté, de doute, les professionnels de la santé mentale peuvent représenter un bon appui pour que le ou les enfants puissent se construire en fonction de l’ensemble de leurs besoins éducationnels, affectifs et sociaux.