Qu’une naissance prématurée ait été évoquée avec le corps médical comme une éventualité ou qu’elle soit inopinée, c’est un choc pour les parents. Ils peuvent éprouver de l’angoisse, se poser de nombreuses questions. D’autres proches peuvent aussi manifester leur inquiétude. Quel est le rôle des services de néonatologie, quel soutien moral, psychologique pour entourer les parents ? Qu’est-ce que le NIDCAP ? Ou encore, quel est l’impact sur le congé de maternité ?
- Quand est-ce qu’un nouveau-né est prématuré ?
- De la maternité au service de néonatologie
- Des équipes pluridisciplinaires
- Présence des parents ou de la fratrie dans les services
- L’importance du peau à peau
- Allaiter, nourrir mon enfant prématuré
- Est-ce que mon enfant souffre ?
- Qu’est-ce que le NIDCAP ?
- Soutien psychologique
- Quelles conséquences sur le congé de maternité ?
Lorsqu’une naissance est « à risque », une collaboration étroite entre l’équipe qui suit la grossesse, le quartier d’accouchement et le service de néonatologie se met en place.
Quand est-ce qu’un nouveau-né est prématuré ?
Le bébé prématuré est né avant la 37ème semaine de grossesse, alors que celle-ci dure habituellement 40 semaines. Le bébé est plus petit et fragile qu’un bébé né à terme. Certains organes ne sont parfois pas encore arrivés à maturité, comme les poumons. Le bébé se refroidit plus rapidement, ne peut pas s’alimenter seul et possède moins de défense contre les infections.
Ces facteurs vont déterminer la durée du séjour dans le service néonatal.
De la maternité au service de néonatalogie
Les services de néonatologie accueillent les nouveau-nés qui nécessitent des soins particuliers ; en moyenne, 7 à 8 % des bébés sont concernés. Parfois, lorsque ces derniers sont prématurés, ils ont besoin d’appareillages et d’une technologie de pointe pour assurer leur survie ou leur développement. D’autres peuvent nécessiter une prise en charge chirurgicale en raison d’une malformation congénitale ou encore avoir besoin d’un traitement à cause d’une infection ou d’une autre maladie.
En fonction de l’état de votre tout petit, il sera pris en charge par la maternité, le service de néonatologie non intensive (*) ou le Service de néonatologie intensive (NIC).
Le matériel utilisé, les différents bips et alarmes peuvent être impressionnants mais les équipes du service de néonatologie sont aussi là pour vous expliquer à quoi ils servent et pour vous rassurer. Le plus souvent, vous recevrez une brochure explicative à propos du fonctionnement du service.
Des équipes pluridisciplinaires
Les soins apportés aux bébés sont assurés par des équipes multidisciplinaires : l’équipe médicale d’un pôle « mère-enfant » (maternité, services de Néonatologie, pédiatrie) se compose de gynécologues obstétricien.ne.s, de pédiatres néonatologues, d’infirmier.ère.s spécialisé.e.s, en pédiatrie et néonatologie, de sages-femmes, , de psychologues, d’assistant.e.s sociaux.ales, de travailleurs.euses sociaux.ales de l’ONE ou de Kind & Gezin et de médecins spécialisés comme des cardiologues, néphrologues, chirurgien.ne.s, etc.
Présence des parents ou de la fratrie dans les services
En tant que parent, votre présence auprès de votre enfant est une priorité pour les services de néonatologie, hormis durant certaines heures où se déroulent les transmissions d’informations entre les équipes. Dans certains hôpitaux, les parents sont invités à participer au tour médical ou aux réunions multidisciplinaires pour faire le point en cours d’hospitalisation. Cependant, le nombre de visiteurs peut être limité en raison de la fragilité et du besoin de tranquillité de votre nouveau-né. La fratrie du nouveau-né est bienvenue au sein du service de néonatologie de la plupart des hôpitaux. Il peut exister différentes conditions d’âge, de fréquence et de durée de leur visite d’une unité à l’autre. Certains services proposent des gardes de la fratrie et un accompagnement à la rencontre de leur petit frère, petite sœur avant d’entrer dans le service.
L’importance du peau à peau
Le contact peau à peau avec la maman et/ou le papa est un moment important pour le tout petit qui se sent au chaud, rassuré par votre voix et l’odeur de votre peau. Vous serez donc encouragé.e à prendre votre tout petit contre vous tous les jours et le plus souvent possible pour un moment de réconfort en duo. Certaines unités favorisent aussi le portage en peau à peau dès la salle d’accouchement et lors de transferts inter-unité et entre hôpitaux. L’unité de néonatologie peut parfois vous proposer le contact peau à peau avec une personne de votre choix pour que votre enfant passe le plus de temps possible en contact rapproché. Il est aussi possible de faire appel à des bénévoles issus d’associations comme “Les câlineurs de bébés”.
Allaiter, nourrir mon enfant prématuré
Votre bébé doit parfois recevoir une partie de son alimentation par voie intraveineuse. Il recevra aussi rapidement de petites quantités de lait à l’aide d’un tube qui passe par sa narine ou sa bouche jusqu’à son estomac. Si vous le désirez, vous pouvez exprimer votre lait maternel qui sera utilisé pour alimenter la sonde gastrique. Ce sera une grande aide pour votre bébé. Les infirmières spécialisées en pédiatrie et néonatologie sont à vos côtés pour vous y aider. La première mise au sein interviendra quand votre bébé manifeste qu’il est prêt. Cela peut arriver à la 28e semaine comme à la 33e semaine de gestation. Cela diffère pour chaque enfant en fonction de son comportement et de sa situation médicale. L’allaitement peut être complété par une alimentation via une sonde gastrique pour offrir des moments de repos à votre enfant. Sachez que le contact peau à peau favorise les compétences alimentaires de votre bébé ainsi que votre production de lait.
Est-ce que mon enfant souffre ?
Longtemps, la douleur des bébés prématurés n’a pas suffisamment été prise en considération ; elle était même parfois niée. Les études les plus récentes démontrent qu’un traumatisme évident peut découler d’une exposition trop forte à la douleur, surtout durant cette période. C’est pourquoi les équipes soignantes, en collaboration avec vous, évaluent les signes de stress et de souffrance de votre enfant pour mieux la prévenir et la traiter.
Qu’est-ce que le NIDCAP ?
Le NIDCAP (Newborn Individualized Developmental Care and Assesment Program) est un programme d’évaluation et de soins de développement complet, basé sur des données scientifiques, destiné au nouveau-né prématuré – ou à terme – et à sa famille, à l’hôpital et pendant le retour à domicile.
Les progrès médicaux permettent aujourd’hui de sauver un nombre croissant de bébés de faible poids de naissance (inférieur à 1,5 kg). Mais ces enfants restent plus à risque de développer des problèmes de développement neurosensoriel. En effet, le cerveau immature des bébés nés trop tôt doit se développer dans un environnement et avec des stimulations qui ne sont pas celles qu’il aurait reçues par nature, in utero. L’environnement et les stimulations proposées aux bébés durant le dernier trimestre de la grossesse impacte le développement du cerveau et donc le développement ultérieur du bébé.
Stimulations et soins adaptés
Le programme NIDCAP permet ainsi d’adapter les stimulations et les soins de sorte qu’ils correspondent aux besoins de chaque bébé, afin de favoriser leur bien-être et diminuer les comportements de stress ou de désorganisation. Ceci est possible par l’observation du comportement du bébé par des professionnel spécifiquement formés, en collaboration avec les parents. Les observations amènent alors à la rédaction d’un plan de soins qui suggère des adaptations spécifiques en termes d’environnement, de couchage, d’organisation des soins… Par ce travail en collaboration avec les parents, le programme NIDCAP leur donne une place prépondérante dans la prise en charge de leur bébé et les considère comme les premiers soignant de leur enfant. Ce qui aide et favorise aussi le développement du lien parents enfant.
Soutien psychologique
La naissance ne s’est pas passée comme vous l’aviez rêvée. Vous pouvez éprouver du chagrin, de l’angoisse ou même de la dépression. Les psychologues du service sont là pour vous écouter, vous soutenir et vous accompagner le temps nécessaire. Le papa, le.la co-parent.e et vos enfants peuvent aussi bénéficier d’un soutien psychologique. En cas de besoin, l’équipe hospitalière vous adressera chez un.e professionnel.le de la santé mentale pour vous aider à passer ce cap difficile. Après le séjour à l’hôpital, vous pourrez bénéficier du passage d’une sage-femme de l’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE) ou de Kind & Gezin, pour les bébés nés avant 32 semaines.
Quelle conséquence sur le congé de maternité ?
Vous êtes salariée et vous devez rester plus longtemps que prévu auprès de votre enfant ? Les articles suivants peuvent vous aider à y voir plus clair :
- J’accouche plus tôt que prévu. Quelles sont les conséquences sur mon congé de maternité ?
- Mon bébé doit rester hospitalisé après l’accouchement. Quelles sont les conséquences sur mon congé de maternité ?
Vous êtes indépendante, consultez les articles suivants :
- J’accouche plus tôt ou plus tard que prévu. Quelles sont les conséquences sur mon congé de maternité si je suis travailleuse indépendante ? »
- Mon bébé doit rester hospitalisé après l’accouchement. Quelles sont les conséquences sur mon congé si je suis travailleuse indépendante ?
Consultez également le dossier « Droits et Démarches » et son onglet « Travail et être parent ». D’autres articles concernant le congé de paternité, d’allaitement… peuvent vous y intéresser.