Parentalité et addictions aux drogues

Les conséquences de la consommation de drogues, de médicaments mais aussi d’alcool par la maman lors de sa grossesse, peuvent affecter le fœtus et le jeune enfant durant toute sa vie ; de sa conception jusqu’à l’âge adulte. En effet, si les effets “in utero” sont extrêmement toxiques, la prise de stupéfiants lorsqu’on souhaite devenir parent affecte également durablement l’enfant à tout point de vue.

Il faut en effet savoir que les enfants dont les parents ont consommé des substances comme, par exemple, l’héroïne, la cocaïne, les amphétamines et autres psychotropes, courent des risques accrus de conséquences négatives tout au long de leur vie : problèmes médicaux, sociaux, psychologiques et comportementaux.

Un double défi

Les (futurs) parents doivent faire face à un double défi :devenir parents – ce qui n’est pas forcément facile en soi – et affronter la toxicomanie. Parfois, la grossesse n’était ni planifiée, ni désirée et peut avoir été découverte tardivement. Recevoir les bonnes informations, un soutien bienveillant et se faire accompagner devient alors primordial dans ce parcours difficile. Plus le soutien des professionnel.les interviendra rapidement et plus vite les parents auront la capacité de s’épanouir sans avoir recours à des substances ou en réduisant leur consommation. Les chances de bon développement de leur(s) enfant(s) seront, elles aussi, plus élevées.

Durant la grossesse

L’alcool, le tabac, le cannabis et les autres drogues sont extrêmement toxiques pour le placenta et le développement du fœtus. Des malformations congénitales surviennent fréquemment et l’enfant subira un symptôme de sevrage, tout comme une personne adulte qui cesse de consommer des drogues. En effet, le fœtus devient dépendant de la drogue consommée par sa mère durant la grossesse. Pour l’aider dans cette épreuve, il devra subir un véritable sevrage dès à sa naissance. Douloureuse entrée en matière pour un nouveau-né !

Amphétamines

L’exposition prénatale (durant la grossesse) de l’enfant aux amphétamines a des effets conséquents sur la structure et la fonction du cerveau.

Barbituriques

L’utilisation prolongée de barbituriques par la mère peut causer de l’agitation et l’irritabilité chez le nouveau-né. L’enfant doit parfois recevoir des sédatifs pendant quelques jours à quelques semaines, selon la durée des symptômes.

Cocaïne

La prise de cocaïne durant la grossesse est associée à un taux plus élevé de décollement placentaire, de fausse couche spontanée, de complications graves entraînant des malformations multiples et même de mort fœtale. Elle peut aussi provoquer des lésions neurologiques si le nourrisson survit. Le bébé subira également des effets de sevrage.

Opiacés

Le bébé d’une maman qui a consommé des opiacés de manière chronique pendant la grossesse subira un effet de sevrage qui se manifestera par de l’irritabilité, des vomissements, des sueurs, des convulsions, de l’hyperventilation, etc. La prise de benzodiazépines (calmants, médicaments pour favoriser l’endormissement, etc.) peut aussi provoquer des effets similaires. Les bébés doivent alors recevoir un traitement durant un certain temps, jusqu’à ce que les symptômes disparaissent.

Après la naissance

Les parents consommateurs de drogues sont peu disponibles psychiquement pour leur enfant qui vient de naître et peuvent faire face à  de la culpabilité. Le nouveau-né peut, quant à lui, être irritable, en souffrance et subir divers effets négatifs liés au sevrage. Un suivi précoce, une attitude soignante compréhensive durant l’accouchement et la période post-natale sont alors cruciaux ; en regard des besoins

Votre médecin généraliste est la première personne à consulter, c’est elle ou lui qui vous connait le mieux. En consultation privée, à l’hôpital, en planning familial ou encore en maison médicale, les sages-femmes et les gynécologues sont également formé.es pour vous conseiller et ce, du désir d’enfant jusqu’après sa naissance. Aucune question n’est malvenue, ce sont des professionnel.le.s qui travaillent sous le sceau du secret médical, dont le rôle est de vous écouter et vous soigner au mieux.

Par ailleurs, d’autres institutions peuvent vous aider :

  • Interstice asbl Espace Alizés/CHU Saint-Pierre (pas de version NL) est un service pluridisciplinaire spécialisé dans la prise en charge de futurs et jeunes parents concernés par des problèmes liés à l’usage de drogues ou de médicaments. Ce service vous accueille en toute discrétion et bienveillance, que ce soit pour une consultation, une question, une information ou même pour se reposer, être à l’abri pendant un moment.

Rue Haute 345
1000 Bruxelles
02/502 32 85 – 02/533 30 51

  • Cannabis Clinic – CHU Brugman est un lieu d’information, de prévention, d’évaluation, d’orientation et de prise en charge pour les usager.ère.s de cannabis.

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